Jeudi 10 décembre 2020, le Maroc a franchi le Rubicon de la normalisation avec l'Etat hébreu, Israël, rejoignant ainsi les Emirats arabes unis, le Bahreïn et le Soudan. Le Royaume verrait sa souveraineté sur le Sahara occidental reconnue par les Etats-Unis en contrepartie. Dans la foulée de l'annonce faite par le président américain Donald Trump, Tel Aviv, le Caire et Madrid se sont félicités de cet accord historique. Le mouvement Hamas et le Jihad islamique palestinien ont, eux, condamné cet accord de normalisation le qualifiant de « péché politique » et de « trahison aux fondements de l'Islam ». A lire également Donald Trump annonce que le Maroc s'est engagé à normaliser ses relations avec Israël
Du côté de la Tunisie, le mutisme devient pesant. Aucune réaction n'a été enregistrée jusqu'à l'écriture de ces lignes.
Le président de la République, Kaïs Saïed, fervent défenseur de la cause palestinienne qui n'a pas raté une seule occasion pour s'exprimer au sujet de « l'occupation », n'a émis aucun communiqué, bien que la politique extérieure soit l'une de ses principales prérogatives.
Le ministère des Affaires étrangères, non plus, n'a pas encore réagi. Othman Jerandi serait souffrant, mais cela n'excuse en rien l'absence de réaction officielle à cet évènement majeur. A lire également Où est passé Othman Jerandi ?
Cela dit, le silence assourdissant de la diplomatie tunisienne n'est pas une première. Il en était de même lors de l'annonce de l'accord de normalisation acté entre les Emirats arabes unis et Israël. Le président de la République s'est contenté, alors, de recevoir l'ambassadeur palestinien Hayel Al Fahoum pour lui renouveler le soutien de la Tunisie au peuple palestinien.