Le député Qalb Tounes, Yadh Elloumi a appelé, à travers une déclaration accordée, ce mardi 9 février 2021, à Tunisie Numérique, à la destitution du président de la République, Kaïs Saïed pour grave violation de la Constitution. « Si on doit retirer la confiance, ça doit être à Kaïs Saïed. Plusieurs personnalités et dirigeants étudient cette éventualité. Kaïs Saïed, en n'acceptant pas la prestation de serment des nouveaux ministres a commis une grave erreur et a violé la Constitution. Il n'a pas de pouvoir d'appréciation sur le sujet, il a une compétence liée. Il est en train de faire de grands dérapages en créant des précédents pouvant remettre en cause tout le processus démocratique », indique-t-il.
Et d'ajouter que les institutions de l'Etat doivent faire face au président de la République conformément aux dispositions de la loi, estimant qu'il y a une quasi-unanimité quant à son infraction. « Kaïs Saïed a un agenda politique et veut anéantir les institutions de l'Etat et dissoudre le Parlement. C'est un appel à l'anarchie et au chaos. Aujourd'hui, ce n'est pas la présidence du Parlement qui pose problème, mais la présidence de la République. Nous devons être tous unis contre les dépassements du chef de l'Etat ». A lire également Yadh Elloumi menace le président de la République par l'article 88 de la constitution
Rappelons que le chef du gouvernement, Hichem Mechichiavait opéré un remaniement ministériel touchant onze départements ministériels. Les onze nouveaux ministres ont obtenu la confiance du Parlement, sauf que le président de la République Kaïs Saïed n'a pas convoqué les nouveaux ministres pour la prestation de serment, entravant, ainsi, leur prise de fonctions. Le chef de l'Etat évoque des suspicions de corruption pesant sur certains ministres désignés, toutefois la présidence du gouvernement assure qu'elle n'a reçu aucune notification officielle à cet effet et que le chef de l'Etat n'a pas précisé la liste des ministres concernés par ces suspicions. Hichem Mechichi avait adressé deux correspondances à Carthage appelant à fixer une date pour la prestation de serment, mais sans retour, à part une notification d'erreur qui s'est glissée sur l'enveloppe de la correspondance de rappel. A lire également La correspondance de rappel de Mechichi renvoyée par Carthage à cause d'une erreur !