Le dirigeant d‘Ennahdha et ancien ministre de la Santé, Abdellatif Mekki, s'est exprimé vendredi 12 février 2021 lors de son intervention dans l'émission « Yaoum Said » de Hatem Ben Amara sur les ondes de la Radio nationale, concernant le blocage lié au remaniement ministériel partiel opéré par le chef du gouvernement, Hichem Mechichi. Il a affirmé que le soutien d'Ennadha au chef du gouvernement témoignait de sa « rigueur politique », expliquant que ce soutien s'inscrit dans le cadre de la démarche du parti qui vise à trouver une solution. « Nous n'avons aucun problème à discuter avec le président de la République d'autant plus qu'il représente une référence en matière de droit constitutionnel. Nous demandons que le chef du gouvernement, en tant que l'une des deux têtes de l'exécutif, respecte les prérogatives constitutionnelles et qu'il évite les confrontations avec le président », dit-il. A lire également Rached Ghannouchi : La constitution ne donne pas à Kaïs Saïed la possibilité de refuser le remaniement Le dirigeant nahdhaoui estime qu'après l'obtention des nouveaux ministres de la confiance du Parlement, le président se doit de les inviter à prêter serment. « Avant le vote de confiance, les députés auraient dû appeler les ministres concernés par les soupçons de corruption à se retirer. Mais, le parlement a décidé d'offrir sa confiance aux ministres proposés et le chef du gouvernement a assuré que ceux-ci ne sont pas corrompus en se basant sur le rapport de l'Inlucc », a-t-il précisé. A lire également Crise politique : Le chef de l'Etat souhaite la mise en place d'un nouveau gouvernement M. Mekki a souligné qu'en l'absence de la Cour constitutionnelle et face à de multiples interprétations constitutionnelles, une solution « politique » s'imposait. A lire également Saïed Vs Mechichi – La réponse du Tribunal administratif « Ennahdha sera d'accord pour toutes les solutions de compromis que le chef du gouvernement et le président devraient trouver. Les deux têtes de l'exécutif doivent se réunir et se mettre d'accord pour résoudre le problème qui se pose », martèle-t-il. Par ailleurs, Abdellatif Mekki reproche à Rached Ghannouchi les erreurs qu'il a commises tout au long des dernières cinq années notamment la négligence des questions sociales et économiques en dépit de leur importance. Il a dans ce sens indiqué qu'il optait pour de nouvelles réformes permettant de rattraper les erreurs. A lire également La motion de retrait de confiance à Ghannouchi est prête : plus de 73 signatures réunies Au sujet de la nouvelle motion de retrait de confiance au président du Parlement, Abdellatif Mekki a souligné: "Aucun d'entre nous n'accepte les tentatives d'humiliation au Parlement visant le chef du mouvement. Nous refusons que le retrait de confiance soit la préoccupation principale de certaines parties. Il s'est pas passé moins de 6 mois depuis la première motion.Il serait mieux de se préoccuper de ce qu'il fallait faire pour sortir de la crise. Le retrait de confiance à Rached Ghannouchi n'est nullement une réalisation qui compte". I.M.