Le président du Parlement et chef du mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi, a accordé, mardi 23 février 2021, une interview à la radio Diwan Fm pour revenir sur la situation de blocage actuel en rapport avec le remaniement ministériel et les différentes possibilités qui s'offrent pour surmonter la crise. Rached Ghannouchi a affirmé qu'il a présenté une initiative au président de la République portant sur un dialogue tripartite réunissant les trois présidences et sous l'égide du président de la République, précisant qu'il n'a toujours pas eu de réponses à ce sujet. « Nous avons eu cette tradition du dialogue tripartite pendant la période de la Troïka. Nous avons proposé cette approche au président actuel. Il y a eu une seule réunion avec Elyes Fakhfakh, mais il n'y a pas eu de suite. Maintenant, nous sommes en période de crise et le dialogue est nécessaire. Le président de la République n'a pas donné suite, peut-être qu'il n'est pas convaincu ».
Dans le même contexte, il a assuré que la réunion tripartite a pour objectif de tirer au clair la situation et les raisons du blocage. Le dialogue permettra de décortiquer le problème et sortir avec une solution. Et d'ajouter que le Parlement a accompli sa mission et n'a pas contribué au blocage. A lire également Fathi Ayadi : L'initiative de Ghannouchi ne vise pas la chute du gouvernement « Le président de la République doit appliquer la Constitution et approuver la nomination des ministres en la publiant dans le Jort. Parler de suspicions de corruption ne relève pas de l'éthique, il s'agit d'une accusation juridique. Ainsi, c'est aux juges de trancher. Le Parlement a approuvé le remaniement et les députés ne partagent pas ces réserves ». A lire également Noureddine Bhiri : Kaïs Saïed n'a pas le droit d'empêcher un remaniement ministériel !
Par ailleurs, il a assuré qu'il est ouvert à toutes les initiatives mettant en avant le dialogue, précisant qu'il n'a pas d'opposition sur l'initiative de l'UGTT et de la proposition de Mohamed Ennaceur pour conduire ce dialogue. Il a réitéré l'importance du dialogue comme étant l'unique issue permettant une sortie de crise dans un cadre démocratique. A lire également Blocage politique - Le quartet du dialogue national met la main à la pâte
Rached Ghannouchi a estimé que cette initiative permettra de discuter des priorités économiques et sociales et de certaines questions d'ordre politique dont la réforme du code électoral et la mise en place de la Cour Constitutionnelle. Dans ce sens, il a insisté sur l'importance de réviser le système électoral, qui est la raison principale de l'échec et de l'anarchie caractérisant le paysage actuel. Il a indiqué que le système électoral doit permettre à un parti de gouverner et d'assumer ses responsabilités face au peuple. Parmi ces révisions, il a cité le passage à un seuil électoral de 5% au lieu des 3% exigé.
Au final, Rached Ghannouchi a adressé un message au président de la République, lui signifiant : « Le peuple t'a élu en grand nombre. Il ne faut pas perdre ce capital. Pour préserver ta popularité, tu dois unir et rassembler les Tunisiens ». A lire également Kaïs Saïed : Nous, nous n'avons qu'une seule face ! S.H A lire également Khemiri : Ennahdha sera dans la rue le 27 février pour défendre le régime politique ! Rached Ghannouchi : La Tunisie a besoin de l'aide de ses partenaires internationaux Rached Ghannouchi appelle à une mobilisation pour la marche du 27 février Noureddine Taboubi : Hichem Mechichi s'est entouré d'un gang ! Abir Moussi : Ennahdha a tout à gagner de la destitution du président !