La députée et présidente du parti destourien libre (PDL) Abir Moussi s'est indignée, dans la soirée du jeudi 11 mars 2020, contre la levée forcée du sit-in organisé par son parti devant le siège de l'antenne tunisienne de l'Union internationale des oulémas musulmans (UIOM). Un sit-in tenu par le PDL pour revendiquer la suspension des activités de l'UIOM en Tunisie et la fermeture provisoire de ses locaux conformément à la décision de la Direction générale des associations relevant de la présidence du gouvernement, à la suite de différentes infractions constatées. « L'objectif de notre sit-in a été atteint car nous avons révélé la vérité sur cette organisation qui propage le terrorisme. Malgré la violence, le PDL est sorti vainqueur en démasquant les composantes politiques qui soutiennent les extrémistes », a-t-elle lancé dans un live diffusé sur sa page Facebook.
Abir Moussi accuse les forces de l'ordre de tentative de génocide et affirme qu'elle portera plainte pour crime contre l'Humanité. La députée a fait porter la responsabilité de l'agression des membres de son parti par la police au gouverneur de Tunis et au chef du gouvernement Hichem Mechichi en estimant que « le gouverneur et le gouvernement ont cédé à la pression du parti Ennahdha et ses alliés ». « Nous avons obtenu l'autorisation du gouverneur de Tunis avant de planter des tentes et de mener le sit-in mais les autorités ont commis un crime contre le peuple tunisien en se rangeant du côté des extrémistes et en entravant les activités d'un parti politique. La décision de levée sauvage des tentes est totalement illégale et nous allons déposer un recours auprès du Tribunal administratif pour la contester », a-t-elle précisé.
L'élue a également indiqué que son parti allait déposer une plainte contre les députés Al Karama pour avoir agressé et insulté les manifestants du PDL. Le parti va, dit-elle, poursuivre en justice les députés Ennahdha et Al Karama pour complicité avec une organisation qui propage l'extrémisme en Tunisie (l'UIOM, ndlr). Abir Moussi a même accusé le député Al Karama Seif Eddine Makhlouf de donner des instructions aux hauts cadres sécuritaires. « Nous avons envoyé une correspondance au président de la République, Kais Saied l'appelant à ouvrir le dossier des réseaux terroristes en Tunisie mais elle est restée sans réponse », a fustigé Abir Moussi, appelant Kaïs Saïed à tenir en urgence le conseil de sécurité. Elle a aussi appelé le gouvernement à enquêter sur les documents trouvés au siège de l'organisation de par leur gravité.
Abir Moussi n'a pas manqué de déplorer l'absence de solidarité et le silence de certains partis politiques face à la violence subie par leurs collègues.