Réagissant aux résultats de l'enquête menée sur l'affaire des nouveau-nés décèdés lors du drame survenu au Centre de maternité et de néonatalogie de Tunis, le Conseil national de l'ordre des pharmaciens en Tunisie (CNOPT) s'est dit « étonné » du verdict prononcé par le juge dans cette affaire . Dans son communiqué publié vendredi 2 avril 2021, le CNOP a exprimé sa totale solidarité avec le chef de service de la pharmacie [ndlr Raouf Jamai] affirmant que ce dernier sert de « bouc émissaire » pour cacher l'échec du dispositif sanitaire public. « Le pharmacien n'était pas le responsable direct de la salle blanche où sont préparés les sacs d'alimentation et qui n'appartient pas au service de pharmacie. Pourtant, il a fait part au ministère de la Santé des manquements existant à tous les niveaux du service, dès qu'il a pris ses fonctions », a-t-il argué.
Notons qu'une campagne de soutien au pharmacien a été organisée aujourd'hui par certains pharmaciens et professionnels de santé.
Plus d'une dizaine de nouveau-nés sont décédés en mars 2019 à cause d'une infection nosocomiale due au produit d'alimentation parentéral. Le drame a soulevé l'ire de l'ensemble de la Tunisie. Abderraouf Chrif, ministre de la Santé de l'époque, avait présenté sa démission et plusieurs limogeages ont été opérés. Après deux ans d'enquête, le juge d'instruction du Tribunal de première instance de Tunis avait récemment inculpé trois suspects de meurtre involontaire, qui sont la directrice du centre, le directeur de la maintenance et le chef de service de la pharmacie.