« Hichem Mechichi doit avancer et appliquer le remaniement ministériel opéré depuis des mois car il n'est pas normal que des ministres soient déjà partis sans avoir encore été remplacés » a déclaré, ce lundi 26 avril 2021, le président du conseil de la Choura d'Ennahdha, Abdelkarim Harouni, lors de son intervention sur Express FM. Le dirigeant nahdhaoui a souligné qu'en agissant de la sorte, le chef du gouvernement n'ira pas dans le sens d'un « passage en force » car il a toujours été prêt à engager un dialogue avec le chef de l'Etat qui campe sur ses positions. Abdelkarim Harouni a estimé que ce n'est pas le président Kaïs Saïd qui est à l'origine des positions qu'il affiche, mais c'est son entourage qui l'influence et des partis politiques qui ne sont pas sortis vainqueurs lors des dernières élections, Attayar et Echaâb en l'occurrence.
« Nous disons à Hichem Mechichi, qui a obtenu le vote de l'ARP dans un système politique parlementaire d'avancer dans la mise en place du remaniement qu'il a opéré en janvier et nous le soutenons. Nous sommes dans une situation de crise économique et sanitaire qui ne nous permet pas de stagner et de nous enliser dans une crise politique montée de toutes pièces et qui n'a pas lieu d'exister. Ce gouvernement est indépendant et le président, selon le Tribunal administratif, n'a pas à monopoliser l'interprétation de la constitution en l'absence de la Cour constitutionnelle » a-t-il poursuivi.
Abdelkarim Harouni a souligné qu'en cas d'application du remaniement, le volet logistique et légal sera plus simple à gérer qu'en cas d'absence de ministres à la tête de certains ministères. « Nous n'avons pas choisi cette situation, c'est le chef de l'Etat qui nous a mis là-dedans, Mechichi a attendu, il a insisté pour qu'un dialogue soit mené. Le problème vient de Carthage, nous n'irons pas demander à un gouvernement légitime de démissionner. Si nous allons abdiquer et accepter qu'en Tunisie, le président de la République peut interpréter la constitution comme il veut sans que personne n'ait son mot à dire, ça en sera fini ! Nous ne serons plus dans le système politique convenu. Si nous savions que la démission de Mechichi ou de Ghannouchi était la solution, nous l'aurions peut-être adoptée, mais, ils ne sont pas le vrai problème et nous ne voulons pas d'une solution erronée » a-t-il conclu.