La Fédération tunisienne des artisans, des petites et moyennes entreprises, a déploré, dans un communiqué publié hier, vendredi 8 mai 2021, la décision du gouvernement de décréter un confinement général d'une semaine, durant la période d'Aïd El Fitr, sans avoir consulté les spécialistes du secteur. Elle a estimé que le gouvernement n'a pas pris en considération les propriétaires de commerces de prêt-à-porter, de cafés, les photographes, les magasins de vente de jouets, les propriétaires d'agences de location de voitures, les coiffeurs etc. l'appelant à émettre des décrets dans un premier temps et à appeler la Banque centrale à obliger les banques à ne fournir que des services de retrait et de dépôt d'espèces, pendant toute la période du confinement.
La Fédération a exhorté le gouvernement à assumer ses responsabilités et à verser des aides et des compensations aux personnes touchées et prendre les mesures nécessaires.
Elle a appelé ses adhérents à la désobéissance fiscale, à ne pas régler leurs factures d'eau et d'électricité, à boycotter toute relation avec les banques et les sociétés de leasing qui ne reportent pas le suivi des chèques et enfin à entamer les démarches nécessaires et désigner un avocat pour poursuivre le gouvernement devant le Tribunal administratif.
On rappelle que le gouvernement a annoncé hier de nouvelles mesures visant à limiter la propagation du Covid-19 devant la gravité de la situation sanitaire et dans les hôpitaux du pays. Le chef du gouvernement, Hichem Mechichi, a lancé un cri d'alerte, faisant porter la responsabilité de la dégradation de la situation aux citoyens qui n'ont pas respecté les mesures sanitaires en vigueur depuis des mois. Il s'est dit contraint devant les menaces d'effondrement du système de santé à prendre des mesures radicales et à décréter un confinement général.
A l'annonce de ces mesures, deux jours avant leur entrée en vigueur et quelques jours avant l'Aïd, les citoyens ont pris d'assaut les stations de transport pour rentrer dans leurs villes natales.
Les mesures mises en place au début du mois de Ramadan ont en effet été largement violées et beaucoup de propriétaires de petits commerces ne les ont pas respectées autant que leurs clients. Une situation qui interpelle au vu de la situation sanitaire et qui, selon plusieurs observateurs, aurait dû être traitée par l'intensification des contrôles et la stricte application de la loi avant de recourir à des mesures plus drastiques et économiquement désastreuses pour plusieurs secteurs.