La capitale française, Paris, accueillera la semaine prochaine deux sommets d'envergure. Le premier se tiendra le lundi 17 mai et sera dédié à la transition au Soudan. Le second aura lieu en présentiel mardi 18 mai au Grand Palais Ephémère – une salle d'exposition temporaire située sur le Champ-de-Mars – et sera consacré à la réflexion sur la construction d'une nouvelle structure de financement aux économies africaines. C'est ce qu'a annoncé Franck Paris, le conseiller Afrique du président français, Emmanuel Macron, vendredi 14 mai 2021 lors d'un briefing média qui s'est déroulé en visio-conférence.
« Le sommet rassemblera 22 pays africains dont 19 seront représentés par leurs chefs d'Etat ou présidents de gouvernement. Y prendront, également, part des dirigeants européens, des représentants des pays du G7 et d'institutions européennes ainsi que les directeurs généraux d'organisation internationales, le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale, entre autres », a indiqué M. Paris.
Ce sommet vient concrétiser un engagement que le locataire actuel de l'Elysée avait pris à l'éclatement de la pandémie du Coronavirus en 2020 en guise de solidarité à l'égard du continent africain, selon le conseiller Afrique d'Emmanuel Macron.
M. Paris a rappelé, dans ce sens, la tribune signée par M. Macron et 17 autres dirigeants africains et européens (la Tunisie n'était pas signataire, ndlr). Publiée dans le magazine américain, Financial Times, le 15 avril 2020, cette tribune présentait la stratégie pour aider l'Afrique à faire face à la pandémie Covid-19.
« Certaines des initiatives prises alors ont été concrétisées, en l'occurrence celle en lien avec le traitement de la dette des pays africains. D'ailleurs, dans le cadre du G20, nous avons pu parvenir à un accord avec les bailleurs de fonds de l'Afrique, la Chine notamment, pour travailler dans un cadre commun permettant de procéder à de nouvelles annulations de dettes. Trois pays africains ; le Tchad, la Zambie et l'Ethiopie ont commencé à bénéficier de ce cadre », -t-il fait savoir.
Nous noterons que la Tunisie n'a pas fait de demande d'annulation de sa dette, selon M. Paris.
Revenant sur les objectifs de ce sommet financier, le conseiller Afrique d'Emmanuel Macron a précisé que ce rendez-vous permettrait en premier de poser les jalons « d'une nouvelle aide massive urgente aux économies africaines pour faire face au choc de la pandémie ».
Il a révélé, dans ce sens, que les efforts fournis depuis des mois en coordination avec le FMI et la Banque mondiale donnerait prochainement naissance à un nouvel instrument appelé « les droits de tirage spéciaux du FMI ». Celui-ci « permettra aux pays africains de bénéficier de prêts à taux zéro ».
Le second objectif de ce sommet est, selon M. Paris, de miser sur le principal moteur de croissance de l'Afrique : le secteur privé.
« Nous souhaiterions sortir de ce sommet avec un message claire : priorisation du secteur privé africain et surtout une capacité à aller financer les PME et TPE africaines », a-t-il ajouté évoquant la réticence des bailleurs de fonds à financer les entreprises au premier stade de leur développement.