L'ancien secrétaire général d'Ennahdha, député et ex ministre du Développement, de l'Investissement et de la coopération internationale, Zied Laâdhari, a souligné, lors de son intervention ce matin du mercredi 19 mai 2021, sur RTCI, qu'avant d'aller voir le FMI, le gouvernement aurait dû préparer un document qui soit le fruit d'une consultation élargie. « Le document présenté par le gouvernement n'est pas le produit d'un consensus et les consultations de Beit El Hikma n'ont pas été élargies et cela pose un vrai problème méthodologique et politique. Le contenu, on se rend compte qu'il a été élaboré dans la précipitation, qu'il ne donne pas satisfaction et n'est pas convaincant sur le fait que ce soit un programme de réformes applicable et capable de donner les résultats escomptés » a commencé par noter l'ancien ministre.
« On parle de départ à la retraite anticipée de la fonction publique, cette voie a déjà été essayée et n'a pas donné les résultats attendus alors, si on propose la même chose, soit on explique en quoi cette idée va être réaménagée pour donner des résultats différents ou alors on abandonne la démarche. Proposer par exemple le départ des fonctionnaires du public en gardant 25% de leur salaire a été noté sans avoir consulté l'UGTT et puis cela pose des problèmes juridiques. Comment quelqu'un qui a quitté son emploi peut-il garder une part de son salaire alors qu'il n'effectue plus de prestation ? » a-t-il ajouté.
Zied Laâdhari a estimé que cela révèle des faiblesses dans l'approche menée avant les négociations avec le FMI, soulignant que ce dont a besoin la Tunisie et les Tunisiens c'est d'être rassurés sur leur avenir surtout que la situation est très critique mais pas totalement désespérée.
« Le pays a besoin d'un pacte économique et social, la copie est à revoir au niveau de l'approche et de la méthode, ce ne était pas nécessaire de se déplacer à Washington à ce moment-là car cela devait être le couronnement d'un processus de discussion technique qui vient de commencer avec un calendrier qui ne correspond pas à l'urgence de la situation » a-t-il poursuivi.
L'ancien ministre a enfin confié que la deuxième erreur du gouvernement est de ne pas avoir finalisé la loi de finances rectificative. « Quand on regarde le taux de croissance incroyable et gravissime, le déficit budgétaire, le prix du baril etc. tout est là pour dire qu'il faut élaborer la loi de finances rectificative. Les partenaires internationaux regardent la Tunisie avec inquiétude, nous devons rétablir la confiance, la crédibilité du pays pour rebondir car nous en avons les moyens, il suffit juste qu'on en ait la volonté et qu'on fasse preuve de solidarité, de responsabilité, nous devons créer un rêve commun et nous inscrire dans une ambition collective pour réaliser ce projet national de développement économique et social » a-t-il conclu.