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Dos au mur !
Publié dans Business News le 25 - 05 - 2021

Si rien ne prouve que ce document est sérieux, il met le doigt là où ça fait mal.

Il suffisait d'un « absolument top secret » écrit en grandes lettres rouges pour attiser les fantasmes complotistes les plus fous et pour prouver les « craintes » des islamistes face aux menaces d'une « tendance autoritaire du chef de l'Etat ». Mais ces menaces ne sont pas nées du néant.

« Je ne resterai pas les bras croisés face au chaos qui règne ». L'on se souviendra des déclarations du chef de l'Etat le 20 juillet dernier au palais de Carthage. Il avait ouvertement menacé Rached Ghannouchi, présent avec ses deux adjoints ce jour-là, d'utiliser « les missiles constitutionnels qu'il avait à sa disposition ».
« Les outils constitutionnels sont à ma disposition aujourd'hui. Ce sont des missiles prêts au lancement. Je ne veux pas y avoir recours en ce contexte particulier, mais, je refuse de laisser l'Etat dans cette situation. Je ne veux pas que cette situation perdure. Il existe dans la Constitution un texte qui me donne les moyens de faire ce que je dois faire », avait déclaré le président de la République, qualifiant la situation de « pires moments vécus par la Tunisie, après l'indépendance ». Kaïs Saïed évoque-là, sans le dire, le fameux article 80.

S'il a tout de la « bombe » prête à exploser, rendant constitutionnelle une éventuelle prise de pouvoir par le chef de l'Etat, l'article 80 est, dans les faits, nettement moins hollywoodien.
Cet article énonce en effet : « En cas de péril imminent menaçant l'intégrité nationale, la sécurité ou l'indépendance du pays et entravant le fonctionnement régulier des pouvoirs publics, le président de la République peut prendre les mesures qu'impose l'état d'exception, après consultation du chef du gouvernement, du président de l'Assemblée des représentants du peuple et après en avoir informé le président de la Cour constitutionnelle. Il annonce ces mesures dans un message au peuple.
Ces mesures doivent avoir pour objectif de garantir, dans les plus brefs délais, le retour au fonctionnement régulier des pouvoirs publics. Durant cette période, l'Assemblée des représentants du peuple est considérée en état de session permanente. Dans cette situation, le président de la République ne peut dissoudre l'Assemblée des représentants du peuple et il ne peut être présenté de motion de censure contre le gouvernement.
Trente jours après l'entrée en vigueur de ces mesures, et à tout moment par la suite, la Cour constitutionnelle peut être saisie, à la demande du président de l'Assemblée des représentants du peuple ou de trente de ses membres, pour statuer sur le maintien de l'état d'exception. La Cour prononce sa décision en audience publique dans un délai n'excédant pas quinze jours.
Ces mesures prennent fin dès la cessation de leurs motifs. Le président de la République adresse à ce sujet un message au peuple. »

Cet article reste difficile – impossible – à appliquer, en l'absence d'une cour constitutionnelle pour laquelle le chef de l'Etat lui-même s'obstine à ne pas voter. Cependant, il soulève une crainte bien réelle. Jusqu'où Kaïs Saïed est prêt à aller pour mettre en place son projet ?
L'article 80 – cette arme de destruction massive – de l'avis de ceux qui ont écrit la magnifique constitution de 2014 – meilleure au monde – pourrait bien se retourner contre ses instigateurs. A l'époque, Ennahdha était loin de se douter qu'une personnalité aussi énigmatique et imprévisible que Kaïs Saïed puisse surgir à Carthage et donc les mettre dos au mur. Ils avaient tellement bien ficelé les rouages politiques et contrôlé les noms de ceux qui accèdent au pouvoir que le scénario qui se présente aujourd'hui ne peut être que déroutant.
Dos au mur, ils le sont, au point de recourir aux fuites et aux extrapolations en comptant sur leurs alliés qataris, soucieux de pallier le nouvel équilibre géopolitique qui ne sied nullement aux islamistes.
Oui, la personnalité même du chef de l'Etat fait peur aux islamistes. Celui en lequel ils avaient vu un potentiel allié, est tout sauf de leur côté. Il n'est en fait du côté de personne, ce qui le rend insaisissables et – donc – potentiellement dangereux.

Au-delà de la dimension complotiste – et loufoque – de ce document, force est de reconnaitre qu'il dérange. N'oubliez pas qu'il y a 11 ans, nous avons vécu une révolution – coup d'Etat si vous préférez, l'étymologie n'a plus d'importance dans ce cas de figure – pour les résultats que nous connaissons aujourd'hui. Les Tunisiens ne se sont toujours pas remis et les plaies sont encore ouvertes. Qu'on se l'avoue ou pas, les menaces d'une hégémonie sur le pouvoir, d'un coup d'Etat militaire ou d'une guerre civile, sont bien présentes dans l'esprit des Tunisiens et font ressurgir leurs craintes les plus obscures…


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