L'ancien ministre de la Santé et membre du bureau exécutif du parti Ennahdha, Abdellatif Mekki, a été l'invité de Hatem Ben Amara dans l'émission Yaoum Saïd sur vendredi 25 juin 2021. Il est revenu sur plusieurs sujets d'actualité notamment la rencontre entre le président du Parlement, Rached Ghannouchi, et le président de la République, Kaïs Saïed, et le blocage politique persistant. Soulignant que le contenu de la rencontre Ghannouchi-Saïed sera discuté ce jour même au sein du mouvement islamiste, il a avancé que le leader du parti l'avait qualifié de positive sans donner plus de détails.
Kaïs Saïed et Rached Ghannouchi se sont, rappelons-le, réunis jeudi après une médiation entreprise par l'ancien membre d'Ennahdha, Lotfi Zitoun.
Estimant que ce genre de rencontres sert à briser la glace, Abdellatif Mekki a avancé que les membres de son parti ne pouvaient qu'être contents de voir les deux dirigeants renouer le contact, même s'ils avaient toujours gardé des liens amicaux lors de leurs entretiens téléphoniques.
Interrogé sur la position d'Ennahdha par rapport au dialogue national, l'ancien ministre de la Santé a réitéré que son parti exigeait un démarrage de ce dialogue sans conditions au préalable notant que le mouvement islamiste tenait au maintien de Hichem Mechichi à la Kasbah et à la tête d'un gouvernement politique.
Le président de la République souhaiterait, selon le chef de la Centrale syndicale Noureddine Taboubi, exclure le chef du gouvernement en exercice du dialogue national et aurait imposé la démission de celui-ci comme condition sine qua non au démarrage des discussions.
« Ce qu'on qualifie de ceinture ou de coussin parlementaire devrait aujourd'hui se transformer en une coalition gouvernementale et assumer ses responsabilités », a avancé M. Mekki ajoutant qu'Ennahdha a endossé la responsabilité politique des échecs accumulés depuis 2011 alors qu'il a été marginalisé et n'a pu participer à l'élaboration des politiques de gouvernance.
Commentant une éventuelle formation d'un gouvernement de compétences pour sauver l'économie du pays après la résolution du blocage politique, il a soutenu qu'avoir une compétence experte en économie à la tête du gouvernement n'était pas exclue.
« Cela dit, je tiens à signaler que les bailleurs de fonds ne peuvent faire confiance à des gouvernements de technocrates car ils n'auront aucune garantie sur l'exécution de leurs programmes (…) Il faut travailler sur la formation d'un gouvernement dôté d'un programme de sauvetage national qui perdurerait jusqu'à 2024 », a ajouté Abdellatif Mekki.