Sous prétexte de décontaminer l'immeuble principal de l'Assemblée des Représentants du Peuple (ARP), le bureau du parlement a décidé de changer le lieu de la tenue de la plénière du 12 juillet 2021. La décision a été prise sans prévenir les députés. De plus, ce changement a conduit à l'absence de transmission télévisée de la plénière. Plusieurs députés ont considéré qu'il s'agissait d'une manœuvre politique. « Elle vise à faire passer la loi de relance économique sans que le peuple n'en ait connaissance ! », se sont écriés ces élus.
Le seul moyen de suivre cette plénière est la transmission en direct faite par plusieurs élus dont la députée et présidente du bloc PDL, Abir Moussi. Cette dernière a appelé l'ensemble des députés à engager une procédure de retrait de confiance à l'encontre du président de l'ARP, Rached Ghannouchi. « Désinfecter l'immeuble principal de l'ARP prend seulement 15 minutes ! Il n'y a pas de raisons au changement du lieu de tenue de la plénière ! », a-t-elle continué.
De leur côté, les députés du bloc Démocrate ont rappelé qu'ils boycotteront la plénière si l'ARP ne convoque pas le ministre de la Santé, Faouzi Mehdi, la ministre de la Justice, Hasna Ben Slimane, et le ministre du Commerce, Mohamed Bousaïd, tel que prévu initialement par l'ARP. Ils ont, également, exigé la transmission en direct de la plénière. Nabil Hajji a affirmé que la plénière comporte plusieurs transgressions au règlement intérieur de l'ARP. « L'ARP s'est transformée en la ferme de Rached Ghannouchi et de son pare-choc ! », a-t-il déploré. D'un ton sarcastique, le député a proposé de fournir une procuration à Rached Ghannouchi pour qu'il puisse voter au nom de l'ensemble des députés.
Hassouna Nasfi, président du bloc de la Réforme nationale, a, quant à lui, critiqué l'absence de couverture médiatique de la plénière ainsi que le changement de lieu de sa tenue. Il a également déploré la non-tenue de la plénière d'audition de la ministre de la Justice, Hasna Ben Slimane. Par la suite, plusieurs députés, dont ceux du bloc Démocrate ont quitté la plénière. La vice-présidente de l'ARP, Samira Chaouachi, a, donc, levé la séance. Par ailleurs, l'ordre du jour propose de voter, le 13 juillet 2021, des mesures exceptionnelles. Néanmoins, aucun document comportant ces mesures n'a été transmis aux élus. Ainsi, la présidence de l'ARP propose de voter une proposition méconnue par les députés.