Le député islamiste radical Seïf Eddine Makhlouf cherche à minimiser les manifestations observées ce 25 juillet 2021 un peu partout dans le pays. D'après lui, « ce ne sont que quelques dizaines d'oisifs qui sont sortis aujourd'hui et c'est eux que les sales journalistes vont mettre en évidence pour convaincre le monde de dissoudre le parlement et d'effacer les résultats d'élections auxquelles ont participé plus de quatre millions d'électeurs. » Seïf Eddine Makhlouf a la mémoire courte, car en 2011, ce sont ces mêmes Tunisiens qui en ont fini avec l'ancien régime et l'ancien parlement. Il ne dit pas la vérité par ailleurs (comme à son habitude), car moins de trois millions d'électeurs ont pris part aux législatives de 2019. Son parti a reçu à peine 169 mille voix et le parti de ses maîtres, Ennahdha, n'en a eu que 561 mille. Le peuple est clairement anti-islamiste, ce que refuse obstinément d'admettre Makhlouf. Les manifestations d'aujourd'hui sont un véritable tournant dans l'histoire du pays et sont les premières, de cette importance et de cette virulence, après les élections de 2019. Il y a un ras le bol généralisé et il a été bien exprimé quoiqu'en disent les islamistes et les sympathisants des terroristes.