Le député du mouvement Ennahdha, Noureddine Bhiri, a affirmé que son parti considère que les mesures annoncées par le président de la République, Kaïs Saïed, ont mis fin à la République. « Il s'agit d'un coup d'Etat », a-t-il répété à plusieurs reprises. Intervenant sur les ondes Shems FM, Noureddine Bhiri a affirmé que les décisions prises par Kaïs Saïed mènent le pays vers une dictature pire que celle de Ben Ali. « Il s'agit d'une première. Le président veut cumuler tous les pouvoirs et présider le ministère public. Nous devons rétablir les institutions démocratiquement élues et débattre des solutions possibles », a poursuivi l'élu. De plus, Noureddine Bhiri a considéré que les mesures annoncées par Kaïs Saïed ne représentent pas le peuple tunisien. « Avez-vous vu un des millions d'individus demandant le gel du parlement ? On a vu les mêmes festivités suite à la déclaration de Ben Ali, le 13 janvier 2011 », s'est-il exclamé.
« Nous comprenons la colère des Tunisiens. Même si le gouvernement a échoué, il faut envisager des alternatives dans le cadre du respect des institutions de l'Etat », a déclaré l'élu. Noureddine Bhiri a, également, valorisé la position de plusieurs institutions et organisations qui se sont opposées aux décisions de la présidence. Noureddine Bhiri a, aussi, déclaré qu'il y a eu plusieurs erreurs lors des dix dernières années. Néanmoins, il a considéré que le mouvement Ennahdha n'est pas le seul fautif puisqu'il n'a pas gouverné seul. « Le coup d'Etat ne peut pas résoudre les problèmes économiques, la pauvreté et le chômage », a-t-il ajouté. « Nous comptons nous opposer à ce coup d'Etat. Nous ne voulons pas un bain de sang. C'est pour cela que nous comptons militer pacifiquement contre les mesures annoncées par la présidence. Nous appelons le président à réviser sa position », a-t-il précisé. « Les événements du 9-avril avaient revendiqué un parlement tunisien et une République. La lutte contre la colonisation avait, également, pour objectif la mise en place d'une République. L'attitude de Kaïs Saïed risque de mettre fin à l'Etat de droit et à la République bâtie par Bourguiba », a-t-il conclu.