L'ancien secrétaire général d'Attayar et ancien ministre chargé de la Fonction publique, Mohamed Abbou s'est exprimé vendredi 30 juillet 2021 sur les ripostes des dirigeants du mouvement Ennahdha suite aux décisions du chef de l'Etat. Mohamed Abbou a déclaré que l'enthousiasme du peuple tunisien le 25 juillet 2021, ne peut être que soutenu. En ce qui concerne l'instauration du nouveau gouvernement, il a estimé que cela relève de la compétence du président de la République dans ce cadre exceptionnel sans oublier que l'agilité est indispensable puisque la Tunisie est redevenue un centre d'intérêt national et international. Mohamed Abbou a invité le président de la République à vérifier la liste des hommes d'affaires en sa possession ainsi que l'importante somme divulguée par l'Union européenne dans son rapport en indiquant qu'il s'agit de la somme déposée dans les banques internationales. L'ancien ministre chargé de la Fonction publique a affirmé qu'une telle intervention est devenue nécessaire suite à la corruption qui a transcendé toutes les institutions sans exception, même le pouvoir judicaire refusait l'interpellation des députés qui font prévaloir leur immunité, malgré le fait que cette dernière n'interdit nullement l'ouverture d'une enquête. Il a aussi ajouté que le principe est que le député ne dispose nullement d'immunité et que cette dernière n'entrave nullement l'enquête judiciaire, et ainsi les magistrats qui ont coopéré dans cet abus de pouvoir ne peuvent passer entre les filets. Par rapport à l'article 163 de loi électorale, Mohamed Abbou a confirmé que la cour des comptes peut déclarer la nullité des élections sans recours aux tribunaux : « Elle dispose de cette prérogative selon l'article 163 prévoyant : Tous les membres élus d'une liste électorale qui a reçu un financement étranger pour sa campagne, sont, automatiquement, éjectés du parlement » en précisant que c'est la solution la plus privilégiée. L'ancien secrétaire général d'Attayar a incité Rached Ghannouchi au silence lui demandant de ne pas renvoyer ses enfants au bûcher et se souvenir de son erreur de 1990 en affirmant que : « les partisans ont rejeté ses appels aux sit-in. Ils ont essayé par la distribution de l'argent à Sfax : cinq cent dinars par personne, mais ça n'a pas abouti ». Mohamed Abbou a qualifié le chef d'Ennahdha d'insolent en indiquant que le parti est devenu « la tarentule de la corruption en Tunisie ».
Pour le dialogue national, il a déclaré qu'il est envisageable dans le futur mais certainement pas aujourd'hui, la loi doit être appliquée tout en appelant les dirigeants de ce mouvement à déclarer leurs biens immobiliers puisqu'un système d'enregistrement de biens aux noms d'autruis a été bien dessiné autour de leurs infractions. Il a aussi rappelé à Yadh Ben Achour sa déclaration relative à l'intention militaire si la constitution n'est pas rédigé dans un délai d'un an en l'interrogeant sur son silence durant dix ans concernant la violation systématique et continue de l'article 10 de la constitution prévoyant la lutte contre la corruption « il ne s'agit pas d'un coup d'Etat mais de votre refus de l'interprétation présidentielle. » Mohamed Abbou a précisé que le peuple Tunisien ne doit nullement payer la torture dont les dirigeants d'Ennahda étaient victimes et « une personne qui a subies de telles violations ne peut qu'être perturbée psychologiquement ».