Le président de l'Association des magistrats tunisiens (AMT), Anas Hmaidi s'est exprimé le 27 août 2021, sur le mouvement annuel des magistrats en indiquant qu'il représente un moyen de contrôle de l'organe judiciaire à travers la mutation des juges. L'invité de Shems FM a déclaré que le conseil supérieur de la magistrature assure l'indépendance du pouvoir judiciaire à travers cet acte annuel, mais cette année, le mouvement n'a pas échappé aux irrégularités de forme et de fond, « le dépassement de délais et le favoritisme privilégiant certains magistrats étaient au rendez-vous ». Anas Hmaidi a indiqué que le procureur général de la Cour d'appel de Nabeul, Khaled Abbess est le deuxième Taïeb Rached, en déclarant qui ce procureur a abusé de son pouvoir en influençant ce mouvement annuel des magistrats. Le président de l'AMT a déclaré que Khaled Abbess a étouffé certaines affaires inculpant certains députés, malgré l'abondance de preuves, tel que l'affaire de harcèlement sexuel de Zouhair Makhlouf, en ajoutant qu' « il a exploité le mouvement annuel des magistrats pour régler ses comptes avec ses confrères qui ont manifesté leur opposition à ses agissements ». « On n'a pas un seul Taïeb Rached, mais on en a plusieurs et qui disposent de la protection des organes de contrôle au sein du ministère de la Justice. On a déposé une demande d'ouverture enquête à son encontre depuis 2020, et qui demeure toujours enfouie dans un casier sans suite » » a-il-affirmé. Suite à cela, Anas Hmaidi a déduit que « le rôle du conseil de la justice judicaire est devenu totalement formel, en se limitant à la ratification de ce mouvement annuel. Youssef Bouzakher, président du Conseil supérieur de la magistrature, est complice à cette violation de lois ». Concernant l'assignation à résidence et l'interdiction de voyager appliquées à certains magistrats, il a estimé que le décret n° 78-50 du 26 janvier 1978, réglementant l'état d'urgence, fondement de ces mesures sécuritaires est anticonstitutionnel, mais légitime dans le cadre actuel, afin de garantir la justice pour tous. Il a rappelé à ce niveau, que tout le monde est assujetti à la loi, et la juge inculpée dans le traffic de devise aurait dû être arrêtée conformément à la loi : « elle était interceptée en flagrant délit, le ministère public aurait dû la détenir provisoirement, après information du conseil supérieur de la magistrature ». Anas Hmaidi a conclu que le réaménagement de l'organe judiciaire est indiscutable mais en s'éloignant de toute diabolisation des magistrats.