Le bureau exécutif du mouvement Ennahdha, présidé par Rached Ghannouchi, a considéré, suite à sa réunion du 22 septembre 2021, que le décret n°117 du 22 septembre 2021, traduit une suspension de l'application de la Constitution. Dans un communiqué du 23 septembre 2021, le mouvement Ennahdha a affirmé son opposition à la suspension de l'application de la Constitution et à l'organisation provisoire des pouvoirs. Le mouvement a mis en garde contre l'instauration d'une autocratie absolue et illégitime. « Il s'agit d'un coup d'Etat contre la légitimité démocratique et contre les principes de la révolution et ses principes. Cette approche anticonstitutionnelle amplifie les crises que traverse le pays, menaçant l'Etat et son unité et le pousse vers une zone de danger sans précédent », lit-on dans le communiqué. Le parti a, également, exprimé son refus total de l'instauration des mesures exceptionnelles et la monopolisation des pouvoirs et l'exploitation de la situation afin de dissoudre les institutions légitimes de l'Etat ayant un rôle de contrôle telles que le parlement, l'Instance de lutte contre la corruption (INLUCC) et l'Instance provisoire de contrôle de la constitutionnalité des projets de loi (IPCCPL). Le mouvement Ennahdha a, aussi, appelé l'ensemble des forces politiques, sociales et civiles, ainsi que les personnages publics indépendants à s'unir dans la défense de la République et de la démocratie. Le communiqué a souligné l'impact de l'annonce des mesures exceptionnelles, du 22 septembre 2021, sur l'unité et la paix nationale. « Nous appelons au maintien de l'unité nationale et à faire face aux envies de diviser et au discours d'incitations et de menaces dans le but de défendre les choix démocratiques et le pluralisme de représentation, tel qu'évoqué dans la constitution, et de s'engager dans une lutte pacifique remettant la Tunisie sur la bonne voie », a insisté le parti. Ennahdha a estimé que l'approche unilatérale adoptée par le président de la République ne peut pas résoudre les problèmes auxquels fait face la Tunisie. « Bien au contraire, elle aggrave la situation et isole la Tunisie au niveau international conduisant à la destruction de l'économie nationale et de l'image en tant que modèle démocratique », lit-on dans le même texte.
Pour rappel Attayar, Afek Tounes, Ettakatol et Al Joumhouri avaient, également, manifesté leur opposition à l'annonce des mesures exceptionnelles par le président de la République à travers un communiqué commun du 23 septembre 2021.