Le président de la République, Kaïs Saïed a reçu ce jeudi 30 septembre 2021, le premier président de la Cour des Comptes, Najib Gtari, qui lui a remis un rapport de contrôle portant sur la gestion administrative et financière de l'Instance supérieure indépendante des élections (Isie) durant les élections municipales de 2018 et les élections des membres du CSM. Recevant le rapport de la Cour des Comptes, Kaïs Saïed a indiqué que cette instance supérieure qui prétend être indépendante doit l'être réellement. « J'ai entendu la réaction de l'instance par rapport à certaines mesures exceptionnelles que j'ai décidées. Cette instance se doit d'être indépendante et n'a pas à intervenir ».
Kaïs Saïed a poursuivi en assurant qu'il avait consulté à nouveau le rapport de contrôle de la Cour des Comptes portant sur les financements des dernières élections, notant que « malheureusement, les conclusions du grand travail réalisé par les hautes compétences de la Cour des Comptes n'avaient été concrétisées. Il y a eu plusieurs dépassements lors des dernières élections législatives et présidentielle. Toutefois la justice judiciaire n'a pas encore réagi pour déterminer l'impact judiciaire de tous ces dépassements. […] Ils ont bénéficié de l'argent étranger et de l'argent provenant des corrompus pour remporter les élections législatives et représenter le peuple. Or, cet argent est celui du peuple », indique le président de la République, assurant que celui qui utilise ces moyens ne fait que trahir son pays. Il a ajouté que la justice pénale doit intervenir pour rétablir la justice.
« Ils parlent de démocratie et corruption alors qu'ils sont, eux-mêmes, corrompus. J'appelle la justice tunisienne à assumer ses responsabilités en cet instant historique. Ils pensent que la Tunisie est leur butin, mais je n'hésiterai pas à dire qu'ils sont des voleurs, installés pour rédiger les textes de loi en leur faveur », souligne le chef de l'Etat.
Kaïs Saïed a assuré que les rapports doivent prendre effet et ne pas rester dans les tiroirs. « Le dernier rapport de 2020 témoigne, chiffres à l'appui, de tous leurs dépassements. Ils continuent jusqu'à maintenant de bénéficier de l'argent étranger pour salir la réputation de leur pays. Ils doivent être jugés et arrêter ce massacre ».