L'argent est nécessaire en politique, mais il doit être le plus visible et le plus transparent possible. L'argent va de pair avec la politique mais cet argent occulte nuit à la politique. En Tunisie, on a assisté à la prolifération de ce phénomène durant les dernières élections législatives. L'argent est un élément essentiel pour mener une campagne électorale et gagner des élections. Cet argent doit être réglementé et connu et ne doit pas fausser les élections. Dans le cas contraire, l'argent primera et ceci porte atteinte au sens même de la citoyenneté c'est-à-dire établir des choix dignement et sans contre partie financière. Ce que l'on remarque maintenant c'est la tendance de certains partis politiques à pomper des sommes énormes d'argent pour avoir la sympathie des citoyens. Ceci est contradictoire avec les pratiques politiques saines. On ne peut pas acheter des voix avec l'argent et la on risque de renouer avec les pratiques anciennes caractéristiques des régimes totalitaires et dictatoriaux. Mohamed Msaed membre du bureau politique d'Ettakatol nous a précisé que certains partis ont dépensé beaucoup d'argent qui dépasse largement le budget alloué à la campagne électorale et dont l'origine demeure inconnue. « On se pose là de questions car cet argent a vraiment faussé le verdict final ! L'ISIE doit arrêter ce fléau néfaste aux élections et renforcer le contrôle du financement des partis politiques et des associations. Le financement doit être transparent et régi par des règles, ce qui est de nature à organiser l'action politique et à empêcher les dessous de table». Le dirigeant d'Al-Massar, Fadhel Moussa et tête de liste de l'Union pour la Tunisie lors des législatives a estimé que l'argent politique était déterminant lors de ces élections « les partis qui ont utilisé l'argent pour influencer les électeurs ne méritent pas leurs places dans le nouveau parlement » a-t-il précisé à Radio Mosaique.fm. Maya Jeribi secrétaire général du parti Al Jamhouri a indiqué que l'argent politique a joué un rôle important dans les élections législatives. Il est vrai que l'argent est en train de salir la politique, et cela malgré le renforcement des compétences juridiques de la Cour des Comptes en matière de contrôle du financement des campagnes électorales. Et là faut-il rendre plus fermes les dispositions prévues par la loi électorale actuelle pour la sanction des infractions en matière de financement de ces campagnes. Selon la législation tunisienne en vigueur, les contrevenants encourent une simple amende, à la portée des moyens, notamment des grands partis, ce qui n'est pas assez dissuasif. Il aurait été plus efficace de prévoir, également, des mesures d'invalidation des listes des candidats, en cas d'infraction. La loi électorale actuelle a besoin d'être amendée afin de mieux cerner la question du financement des campagnes électorales et de l'argent politique en général. Il est temps d'assainir la pratique électorale du business et de l'argent. Moëz Bouraoui le président de l'Association tunisienne pour l'intégrité et la démocratie des élections (Atide) déplore l'utilisation ostensible de l'argent politique dans la campagne des législatives, dans le but de soudoyer les électeurs. Dans une déclaration à l'agence TAP, le président de l'Atide impute l'entière responsabilité aux appareils de contrôle de l'Etat, en particulier l'Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie). Selon la loi, l'Instance électorale est habilitée à annuler la liste qui commettrait une infraction portant atteinte à l'opération électorale, et ce avant la proclamation des résultats, a-t-il expliqué. Bref mélanger l'argent à la politique a toujours été l'erreur à ne pas commettre et les sages de ce monde ont toujours attiré l'attention sur le danger de ce mélange qui guette à chaque fois nos élections!.