Le projet de réconciliation pénale a été à l'ordre du jour du Conseil ministériel présidé ce jeudi 21 octobre 2021, par le président de la République Kaïs Saïed. « La réconciliation ne concernera pas seulement les personnes qui ont pillé le pays avant 2011, mais aussi celles qui le font depuis » a commencé par dire Kaïs Saïed.
« Ce projet consiste à classer d'abord par ordre décroissant les sommes d'argent dues à ces gens par une commission indépendante. Ensuite il est procédé à un classement par ordre décroissant des délégations selon le taux de pauvreté. Ceux qui ont volé le plus, devront investir dans les délégations les plus pauvres. On parlait en 2011 de 460 personnes et le nombre ne cesse de décroitre depuis, au point où il n'y a plus personne sur la liste aujourd'hui. Où est la justice ? On ne peut libérer la nation qu'avec une justice équitable. Un député parmi ceux qui ont été gelés traine une affaire de mœurs documentée et il est encore libre et son affaire est reportée d'un mois et d'une année à une autre car il est de mèche avec ces bandes qui pillent le pays » a-t-il poursuivi.
Le chef de l'Etat a précisé que les personnes concernées auront à répondre aux besoins et revendications des citoyens dans les délégations, implanter des écoles etc. « C'est l'argent du peuple et il doit lui être rendu. Quand ces projets seront réalisés, on parlera d'une réconciliation temporaire afin que les projets soient contrôlés » a-t-il ajouté.
« Si l'étranger veut vraiment nous aider, qu'il nous rende l'argent spolié du peuple tunisien qui est placé dans des banques à l'étranger avant de nous proposer des solutions, nous avons les solutions » a souligné le président qui a déploré que la Tunisie soit désormais inscrite à l'ordre du jour des travaux de certaines institutions d'Etats étrangers, à l'instar du Sénat américain ou encore plus récemment du Parlement européen. « Notre souveraineté n'est pas négociable » a déclaré le chef de l'Etat. Il ajoute : « La situation en Tunisie est purement tunisienne et aucune cause intérieure n'a à être discutée à l'étranger. Nous ne voulons pas d'aide ou de sympathie sans respect. Nous voulons le respect de l'étranger même sans sympathie. La Tunisie n'est pas un champ, une marchandise ou un nombre pour être incluse dans l'ordre du jour des débats des pays étrangers. A-t-on déjà organisé une séance d'audition pour discuter de la situation intérieure d'un pays européen, américain ou asiatique ? ».