Le leader du mouvement islamiste, Ennahdha, et président de l'Assemblée des représentants du peuple, a publié, samedi 30 octobre 2021, un communiqué au nom de la présidence du Parlement, une institution qui, légalement, n'existe pas. En effet, depuis le début des travaux de l'ARP, plusieurs députés dont Samia Abbou et Nabil Hajji avaient dénoncé le fait quele réglement intérieur de l'Assemblée ne fait aucune mention d'une institution appelée "présidence de l'Assemblée". Pourtant, cela n'a pas empêché Rached Ghannouchi d'y avoir recours à plusieurs occasions. Dans ce communiqué, le cheikh a repris une partie du communiqué publié, hier, par son parti, au sujet de la suspension des rémunérations des députés. Il a condamné, encore une fois, la décision du président de la République, Kaïs Saïed, rappelant la gravité de ses répercussions sur le quotidien des députés privés de leurs salaires. Il a évoqué, dans ce sens, le cas des députés Hajer Bouhlel et Mustapha Ben Ahmed, privés de leur droit à des soins médicaux en l'absence d'une couverture sociale suspendue après le gel de leurs rémunérations. Rached Ghannouchi a réitéré que les décisions de Kaïs Saïed représentaient une violation de l'article 80 de la Constitution – utilisé par le chef de l'Etat pour déclarer l'état d'exception – dans la mesure où le Parlement devrait être en état de session permanente, soulignant que la politique de vengeance ne ferait qu'attiser la volonté des représentants du peuple à lutter pour leurs droits et la suprématie de la Constitution et de la Loi.