Invité de la Matinale de Hamza Belloumi sur Shems FM, mercredi 9 décembre 2020, le secrétaire général du mouvement Echaâb, Zouhaïr Maghzaoui, est revenu sur les violences qui secouent le Parlement depuis le début de cette semaine. Il a indiqué que suite aux agressions commisses par les députés d'Al Karama sur leurs collègues d'Attayar – Anouar Bechahed, Samia Abbou et Amal Saïdi – le président de l'Assemblée des représentants du peuple, Rached Ghannouchi avait changé d'avis après s'être engagé à consacrer une partie de la plénière de mardi à la discussion des déplorables évènements qui ont eu lieu lundi et du communiqué rédigé par cinq blocs parlementaires, dont le bloc démocrate.
Zouhair Maghzaoui a précisé que Rached Ghannouchi avait formulé des réserves sur le contenu dudit communiqué car les blocs signataires lui avaient fait porter la responsabilité de ce qui se passait au Parlement. Qualifiant les députés du Parti destourien libre (PDL) et d'Al Karama de bandits, le secrétaire général du mouvement Echaâb a affirmé que ces deux blocs voudraient s'accaparer le point commun qui lie les Tunisiens : leurs leaders et leur religion. Il a ajouté que Rached Ghannouchi pourrait mettre un terme aux agissements des députés d'Al Karama s'il le souhaitait de par les liens entre les deux partis, rappelant qu'Al Karama n'est autre que le « parechoc » d'Ennahdha. Il a souligné, dans ce sens, que des vidéos et une liste de témoins oculaires présents lors des incidents de lundi avaient été communiquées à la présidence du Parlement pour servir l'enquête que Rached Ghannouchi avait ordonnée pour déceler les circonstances ayant conduit à des agressions physiques sur Samia Abbou, Anouar Bechahed et Amal Saïdi.
Estimant, toutefois, que le président du Parlement était une partie de la crise, Zouhair Maghzaoui a avancé que seuls la Centrale syndicale – UGTT – et le président de la République, Kaïs Saïed, pourraient intervenir pour désamorcer la situation. A lire également Seif Eddine Makhlouf à Kaïs Saïed : Tu ne peux rien contre nous !
« Nous revivons les mêmes circonstances qu'en 2013. Les circonstances qui ont conduit à la prolifération du terrorisme et l'assassinat de nos soldats et de Mohamed Brahmi », a-t-il soutenu notant que les violences dans les couloirs du Parlement étaient quotidiennes.
Le secrétaire général du mouvement Echaâb a annoncé, par ailleurs, qu'une réunion se tiendrait au siège de l'Union générale tunisienne du travail en présence des organisations nationales et de la société civile en complément du sit-in que le bloc démocrate a entamé dans la soirée de mardi, en réaction à la décision de Rached Ghannouchi. Qualifiant les propos du président du bloc d'Al Karama, Seifeddine Makhlouf, d' « impolitesse » et de « terrorisme » visant les Tunisiens, il a conclu en appelant à ne pas craindre les « lâches » d'Al Karama.