La Haica a annoncé, dans un communiqué publié ce samedi 11 décembre 2021, avoir adressé une convocation au représentant légal de la chaîne Attessia TV, afin qu'il vienne expliquer les circonstances de la diffusion d'une vidéo montrant le moment où un individu s'est immolé par le feu dans les locaux du siège d'Ennahdha. L'instance a précisé qu'elle n'exerce aucun contrôle avant diffusion sur les contenus médiatiques et que son rôle de contrôle commence après la diffusion du contenu des médias audiovisuels et pas avant. Elle a ensuite souligné qu'elle prendra la décision qu'elle jugera appropriée à l'encontre d'Attessia une fois les procédures légales achevées.
Une vidéo publiée dans la soirée du vendredi 10 décembre par la chaîne Attessia a suscité une vive indignation parce qu'elle montre l'immolation de Sami Sifi par le feu à l'intérieur du siège.
Cette vidéo, qui n'a pas été reprise par Business News, est l'enregistrement des caméras de surveillance à l'intérieur du siège. Elle montre un échange verbal entre Samir Sifi et un dirigeant nahdhaoui. Visiblement contrarié, l'homme se retourne vers le coin de la salle, verse une substance sur son corps et y met le feu. Le dirigeant nahdhaoui qui discutait avec lui s'est rapidement éloigné et a quitté les lieux.
Cette vidéo de moins de deux minutes réfute catégoriquement la version de la sœur du défunt qui avait insinué dans une déclaration médiatique que son frère aurait été assassiné par le mouvement. La dame a démenti sur les ondes d'IFM, le suicide de son frère et a déclaré qu'il avait été invité à rencontrer le cheikh Rached Ghannouchi et qu'il avait été piégé. Elle a noté que son frère n'était pas marginalisé et qu'il ne souffrait pas de problèmes d'argent. Elle a précisé qu'il avait été libéré en 2003 sous Ben Ali et non lors de l'amnistie générale de l'après-Révolution.
Cependant l'origine de cette vidéo pose un réel problème d'ordre juridique puisque, théoriquement, les enregistrements sont actuellement entre les mains du parquet. Ainsi, un grand problème est à signaler si le parquet est la source de la vidéo. Le même problème se pose, si le mouvement Ennahdha se cacherait derrière, puisqu'il n'a pas à divulguer des données pouvant compromettre le déroulement d'une affaire en justice.