Saïda Akremi, épouse du dirigeant nahdhaoui et ancien ministre de la Justice Noureddine Bhiri, a accusé, vendredi 31 décembre 2021, le président de la République, Kaïs Saïed, d'avoir kidnappé son époux ce matin. Dans une intervention sur les ondes de Shems FM, elle a expliqué que vers 8h du matin, un véhicule de couleur noire escorté d'un 4X4 lui avait barré la route près de son domicile alors qu'elle était à bord de son véhicule pour déposer son mari à son lieu de travail. « Quatre agents en tenue civile ont ouvert les portes de ma voiture et nous ont tirés de force hors du véhicule. Ils nous ont agressés et m'ont confisqué mon téléphone ainsi que les clés de la voiture. Ils nous ont crié dessus et insultés », a-t-elle affirmé notant que les agents ont expliqué leur descente en disant qu'il s'agissait d' « instructions ».
Mme Akremi a ajouté que même les voisins curieux avaient été violentés et renvoyés de force chez eux, précisant que ni la ministre de la Justice, ni la justice militaire, ni le procureur de la République, ni le procureur général n'étaient au courant de ce qu'il s'est passé. « Mon mari est malade. Il prend des médicaments. Il est peut-être mort à l'heure qu'il est ! », a-t-elle signalé, avant d'annoncer qu'elle avait déjà déposé une plainte pour kidnapping et séquestration.
D'après les premiers éléments obtenus par des avocats proches de Noureddine Bhiri, ce dernier serait assigné à résidence ailleurs qu'à son domicile. Député et avocat, M. Bhiri fait partie des figures notoires de la mouvance islamique tunisienne. Au vu de son statut d'avocat, son arrestation obéit théoriquement à l'article 46 du décret-loi 79 régissant la profession d'avocat. Cet article n'a pas du tout été respecté ce matin, d'où la qualification de « kidnapping » par son épouse et par plusieurs avocats.