Le membre du Comité de défense des martyrs Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi, Abdennaceur Aouini a affirmé que le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) était impliqué dans la dissimulation de crimes. A l'occasion d'une conférence de presse tenue le 9 février 2022 par le comité de défense des martyrs, Abdennaceur Aouini a assuré que l'indépendance de la justice ne pouvait avoir lieu qu'à travers l'indépendance du CSM. « Le conseil avait décidé de suspendre Béchir Akremi et d'ouvrir une enquête disciplinaire et pénale à son encontre. Béchir Akremi a saisi le tribunal administratif présidé par l'un des membres du CSM pour annuler la décision », a-t-il ajouté. L'avocat a, également, révélé que le président du CSM, Youssef Bouzakher avait voté contre la levée de l'immunité de Béchir Akremi. « Il s'est opposé à la levée de l'immunité alors qu'il était le président du CSM ayant décidé de suspendre Béchir Akremi ! Il se présente comme étant un héros et un défenseur de l'indépendance de la magistrature ! Le CSM est la jolie vitrine d'un établissement ne proposant que des marchandises avariées ! », s'est-il exclamé. De son côté, l'avocat et membre du comité de défense, Kathir Bouallegue a affirmé que le président du CSM, Youssef Bouzakher, a ordonné au procureur général de rejeter la demande du ministre de la Justice de mener une enquête au sujet de l'appareil secret du mouvement Ennahdha. Il a indiqué que seulement dix des 26 personnes appartenant à l'appareil secret du mouvement Ennahdha avait été déférées devant la justice. Rached Ghannouchi et dix autres personnes devant faire l'objet d'enquêtes judiciaires ont été écartés de l'affaire. Kathir Bouallegue a ajouté que le dossier avait été volontairement transféré du pôle judiciaire de Tunis au juge d'instruction près du Tribunal de première instance de l'Ariana. Les deux individus s'étant succédé à ce poste avaient demandé à être transférés justifiant cela par les pressions subies à cause de l'enquête sur les assassinats de Chokri Belaïd et de Mohamed Brahmi. Le CSM avait directement accepté les demandes de transfert. L'avocat a, également, accusé le président du conseil d'ingérence au profit du mouvement Ennahdha dans l'enquête relative à l'appareil secret.