La présidente du parti destourien libre, Abir Moussi, a condamné les déclarations du bâtonnier des avocats, Brahim Bouderbala, concernant le dialogue initié par le président de la République. Dans une déclaration accordée lundi 4 avril 2022, à Radio Med, Abir Moussi a estimé que le bâtonnier des avocats n'a pas le droit de s'exprimer au nom de la profession sur des positions politiques qui n'impliquent que sa personne.
Brahim Bouderbala avait déclaré ce matin que le président de la République lui avait assuré qu'il était ouvert au dialogue « sauf avec les personnes impliquées dans des affaires de corruption, celles qui ont conspiré contre l'intérêt suprême de l'Etat ou encore celles qui ont rejeté le processus du 25-Juillet ». Il a précisé que lors de leur dernière rencontre le chef de l'Etat était plutôt d'humeur joviale et avait présenté une analyse cohérente et une vision claire quant à la résolution de la crise multidimensionnelle qui secoue la Tunisie. Brahim Bouderbala a expliqué que le président de la République se contenterait de superviser le dialogue et laisserait libre cours aux différentes parties prenantes quant à l'élaboration d'un plan de sortie de crise lequel inclut le régime politique, un nouveau code électoral, le modèle économique à adopter, entre autres. Interpellé sur l'exclusion de certaines parties de ce dialogue qu'entend le chef de l'Etat, le bâtonnier des avocats a laissé entendre que face à « cette nouvelle réalité que vit la Tunisie », on ne pourrait se permettre de dialoguer avec ceux qui rejettent totalement « toutes les réalisations de l'après 25-Juillet ». « Le 25-Juillet a sauvé le pays et même ceux dont le Parlement a été dissous (les députés, ndlr) … Les parties qui ont une vision positive et prônent la construction auront une place dans ce dialogue mais pas celles qui appellent à une ingérence étrangère », a-t-il souligné au micro de Wassim Ben Larbi sur Express FM.
Abir Moussi a estimé que Kaïs Saïed est en train de tromper les gens, que sa consultation est un tromperie et un échec et que le peuple dont il veut s'accaparer la volonté n'a pas été au rendez-vous et ne le soutient pas contrairement à ce qu'il croit ou veut faire croire. « Kaïs Saïed n'a décidé de dissoudre le Parlement que lorsqu'il a été personnellement visé et que les décisions le concernaient. Il a fait cela avec beaucoup de retard et il en assumera les conséquences. La logique impose que les délais constitutionnels soient respectés pour garantir la continuité de l'Etat, si en temps normal la constitution ne donne que 90 jours alors que dire quand il s'agit d'un contexte de crise et de famine. Il veut prolonger les délais alors que le pays est au bord de la faillite », a-t-elle poursuivi. « Le vrai danger sont les gens qui aujourd'hui se sont érigés en défenseurs des violations de la loi. Ce qui nous lie c'est cette constitution à laquelle je n'adhère pourtant pas mais qui est aujourd'hui le cadre dans lequel doivent être gérées les institutions de l'Etat. Si on demande aux citoyens de respecter la loi, il faut donner l'exemple. Il est inacceptable que l'article 80 qui ne permet pas la dissolution du Parlement soit encore en vigueur alors que l'ARP a été dissoute, cela n'a aucun sens ! Il ne va pas tenir les élections à la date qu'il a annoncée, tout le processus est erroné et falsifié et certains veulent quand même le défendre, ils prennent ce qu'il veulent quand ça les arrange de la Constitution et la jettent quand cela ne les arrange pas, ils s'approprient la souveraineté du peuple ! », a assuré Abir Moussi.