Le président de l'Union tunisienne de l'agriculture et de la pêche (Utap), Abdelmajid Zar, est revenu, mercredi 27 avril 2022, sur le déroulement du dialogue national jugeant intolérable une éventuelle exclusion de l'organisation et de ses adhérents de ce dialogue de par le poids qu'ils représentent. Le 15 avril, le président de la République, Kaïs Saïed, a reçu une délégation des membres du bureau exécutif de l'organisation. Son président, Abdelmajid Zar, n'était, cependant, pas présent à cette réunion.
Interpellé sur le motif de son absence, le président de l'Utap a laissé entendre qu'il n'avait pas été convié sans avancer d'explications sur son éviction de cette rencontre. Il a insinué que cela pourrait être en lien avec son appartenance ancienne au mouvement islamiste Ennahdha ou les accusations portées à son encontre.
Pour rappel, Abdelamjid Zar faisait partie jusqu'à 2012 du conseil de la Choura d'Ennahdha. Il fait actuellement l'objet d'une enquête – ordonnée par la ministre de la Justice, Leila Jaffel – pour monopole, abus de confiance caractérisé et détournement de fonds publics. Des accusations que le président de l'Utap rejette en bloc.
« Il y a des préoccupations au sein de l'organisation autour de mon exclusion du dialogue. Personnellement, je n'ai pas de problème. L'important est que les agriculteurs et les pêcheurs soient présents à travers leur organisation », a-t-il indiqué au micro de Myriam Belkhadi dans la Matinale de Shems FM.
Commentant la hausse des importations de céréales, il a signalé qu'il avait souvent évoqué l'importance de la sécurité alimentaire mais ses appels aux différents gouvernements qui se sont succédé sont restés sans réponse. Selon le président de l'Utap, la Tunisie importe entre 75 et 78% de ses besoins en céréales.
Il a ajouté, dans ce sens, que la Tunisie serait capable d'assurer sa sécurité alimentaire si les agriculteurs sont accompagnés. Il a expliqué que la production de 40 quintaux de blé à l'hectare permettrait au pays d'assurer ses besoins en blé, notant que certains agriculteurs à Kairouan ont réussi à produire 90 quintaux de blé à l'hectare.