L'ancien ministre de l'Intérieur et vice-président du mouvement islamiste Ennahdha, Ali Laârayedh, a fait porter la responsabilité de la dégradation de la situation générale en Tunisie au président de la République Kaïs Saïed – en premier lieu – les parties politiques et sociales et les citoyens – en second lieu. Invité d'Elyes Gharbi dans l'émission Midi Show du jeudi 28 avril 2022 sur Mosaïque FM, le politicien a affirmé que son parti était prêt à s'engager dans un processus d'évaluation même si la situation ne s'y prête pas évoquant une ambiance générale marquée par la diffamation et la distorsion de l'histoire et de la réalité.
« Ennahdha n'a jamais désavoué sa part de responsabilité mais a toujours contesté qu'il soit accusé d'être le seul responsable de dix ans de chaos », a-t-il martelé avant de rappeler que les meilleurs taux de croissance et d'investissement et les taux d'endettement et de chômage les plus bas ont été enregistrés sous Ennahdha en 2012 et 2013.
« Nous avons certes eu des échecs, mais l'opposition avait aussi une part de responsabilité », a-t-il ajouté.
Commentant la situation du pays, il a avancé que la Tunisie tendait vers l'autocratie doublée d'une détérioration des libertés et de l'économie. « Nous sommes en situation de blocage. Il n'y a plus rien à l'horizon », a-t-il lancé notant qu'Ennahdha et d'autres acteurs politiques ont proposé un dialogue pour évaluer la dernière décennie et sortir le pays de l'ornière.
Ali Laârayedh s'est attaqué au chef de l'Etat rappelant que celui-ci a fermé toutes les portes, disséqué les institutions de l'Etat et continue à donner des discours qui prônent le schisme et l'incitation à la haine. « Son approche aboutira à une impasse », a-t-il relevé soulignant que les prochaines élections seront truquées et l'opinion publique n'aura plus l'occasion de s'exprimer.