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Tunisie - Le déni d'Ali Laârayedh
Publié dans Business News le 16 - 04 - 2014

« J'ai épargné à la Tunisie de nombreuses catastrophes ». Telle a été la phrase phare de la première interview télévisée d'Ali Laârayedh, mardi 15 avril, depuis sa démission du gouvernement de la Troïka. Une occasion pour l'ancien chef du gouvernement de tenter de redorer son blason, malgré les nombreuses critiques essuyées par son cabinet ministériel. C'est un Ali Laârayedh dans le déni qu'on retrouvera, défendant son bilan gouvernemental contre vents et marées, quitte à se désavouer et à dire une chose et son contraire…
Ancien ministre de l'Intérieur et chef du gouvernement de la Troïka, Ali Laârayedh démissionne en janvier 2014, cédant la place au gouvernement apolitique de Mehdi Jomâa. Une décision prise dans le cadre du dialogue national, face à l'impasse dans laquelle se trouvait la Tunisie à l'époque. Pourtant, dans la soirée du mardi 15 avril 2014, Laârayedh n'a pas manqué de soutenir qu'il a « épargné à la Tunisie de nombreuses catastrophes, comme celles qui ont eu lieu dans d'autres pays [NDLR : l'Egypte et la Libye] ».
Celui dont le parti continue de présenter, dans toutes les manifestations publiques, comme étant « l'ancien chef du gouvernement », abstraction faite de son poste de dirigeant au sein d'Ennahdha, est revenu sur le bilan très mitigé et fort critiquable de son gouvernement.
Répondant aux questions de Boubaker Akacha et de Mohamed Boughalleb, dans le cadre de l'émission « Chokran Ala Houthour » de la chaîne Al Wataniya 1, Laârayedh était visiblement très mal à l'aise. Mal préparé et démarrant au quart de tour, il ne cessait de jeter des coups d'œil furtifs à sa montre lorsque les questions de ses interlocuteurs devenaient trop oppressantes.
Tout en soutenant que son gouvernement n'est pas à l'abri des erreurs et n'est pas au-dessus des critiques, il formule des excuses timides à l'adresse des Tunisiens « [Je m'excuse] s'il s'avère que j'ai manqué à mes devoirs ». Manquements dont il n'a pourtant pu citer aucun, lorsque Mohamed Boughalleb lui a posé la question. Et pourtant, sous Laârayadh, le pays a connu deux assassinats politiques, des attentats terroristes ayant fait des morts du côté des militaires et des membres de la Garde nationale, mais aussi, une réelle recrudescence de la violence et une économie des plus fragiles.
Laârayedh martèle cependant, non sans émotion, que les achèvements de son gouvernement sont souvent omis par les médias dont n'émanent que des critiques. Laârayedh en a profité pour s'attaquer aux médias affirmant que les journalistes sont à l'origine de nombreuses tromperies, induisant en erreur et déformant la réalité.
Le dossier de la chevrotine a été l'un des plus importants remis sur le tapis lors de cette interview télévisée. En effet, ancien ministre de l'Intérieur, nommé au poste de chef du gouvernement de la Troïka, Ali Laârayedh a été au cœur d'un scandale lié à l'usage de chevrotine sur des manifestants à Siliana. En novembre 2012 et alors que des habitants de la ville de Siliana manifestaient contre la nomination d'un gouverneur très critiqué, les forces de l'ordre ont fait usage de tirs de chevrotine engendrant 300 blessés, dont certains ont perdu l'usage d'un de leurs yeux.
Ali Laârayedh s'en défend aujourd'hui et affirme qu'il n'était pas au courant. « Je n'ai pas donné l'ordre de tirer à la chevrotine lors des événements de Siliana » a-t-il dit. « Je n'ai appris cet usage qu'après coup et je leur ai demandé d'arrêter immédiatement. C'est la première fois que j'en entends parler ».
Il explique, par ailleurs, que les chefs des opérations sur terrain ont opté pour l'utilisation de la chevrotine comme un outil de défense afin de protéger leurs vies mais aussi les bâtiments officiels. « La situation permettait le recours à des balles réelles, mais les forces de l'ordre n'ont pas voulu tirer sur les Tunisiens. Nous les voulions en bonne santé et heureux de vivre », soutient-il. « Entre mourir ou tout laisser bruler, ils avaient choisi de tirer à la chevrotine qui ne peut blesse uniquement si la cible est à moins de 20 mètres, mais ne tue pas », explique Laârayedh.
« Ce genre de décision est pris en une fraction de seconde, le ministre n'a pas besoin d'être consulté sur le sujet », dit-il en se désengageant de toute responsabilité. Par ailleurs, tout en soutenant ne pas être « au-dessus des lois », il affirme que des parties, rêvent aujourd'hui de le voir de nouveau en prison. « Certains considèrent même que ce serait héroïque », dit-il en rétorquant à la question du journaliste qui lui a demandé s'il ne devait pas rendre des comptes pour son implication dans ces événements.
Et pourtant, emboitant le pas à son parti, Ennahdha, qui appelle au réexamen de la décision de la cour militaire concernant le procès des blessés et martyrs de la révolution, il affirme que pour qu'une justice soit juste et équitable, elle ne doit heurter les sentiments d'aucune des deux parties. « Nous voulons une justice qui rassure les Tunisiens et leur redonne confiance dans l'avenir ».
Tout au long de son interview, Laârayedh n'a cessé de tenter de blanchir son gouvernement mais aussi le ministère de l'Intérieur, qu'il présidait. « Le ministère de l'Intérieur n'a jamais déclaré que des sportifs s'entrainaient au Châambi », dit-il en omettant qu'il s'agit des termes exacts du porte-parole du ministère, Khaled Tarrouch. Il a également affirmé que si l'organisation d'Ansar Chariaa, affiliation d'AQMI, n'a été catégorisée comme organisation terroriste afin de sauver la saison touristique, et donc, ne pas alarmer les touristes.
Mais Laârayedh s'est également indigné de voir la situation économique actuelle qualifiée de « catastrophique ». Celui qui avait déclaré, sur Mosaïque Fm, le 13 avril, que les Tunisiens ont une part de responsabilité dans la crise économique actuelle affirme que l'économie est en hausse aujourd'hui, compensation, augmentation de salaires et taux de croissance, contrairement à ce qu'on veut faire croire.
Laârayedh et son parti continuent de croire, ou de soutenir publiquement en tout cas, qu'il a sauvé la Tunisie d'une situation pire que celle qu'elle traverse aujourd'hui. Tout comme la Constitution devait porter, à tout prix, le nom de Laârayedh, les legs de son gouvernement continuent à être maquillés dans une volonté de tromperie ou de déni le plus total...


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