L'ancien ministre de la Santé, Abdellatif Mekki, est revenu, mercredi 4 mai 2022, sur l'évolution de la situation politique en Tunisie, en particulier le dernier discours du président de la République, Kaïs Saïed, sur le dialogue national. Il a signalé que les appels au dialogue à l'adresse du chef de l'Etat n'étaient qu'une simple courtoisie pour servir l'intérêt du pays. Samedi dernier, le chef de l'Etat a annoncé la création d'une commission pour préparer l'installation de la nouvelle République en quelques jours. Cette commission sera composée de deux instances dont l'une sera chargée de l'organisation du dialogue avec les organisations nationales. La synthèse des travaux de la commission sera soumise au référendum à la date fixée au 25 juillet. Il a précisé que le dialogue qu'il entend organiser se ferait sans ceux qui ont détruit le pays en référence à ses opposants accusant ces derniers d'apostasie.
Commentant cette déclaration, Abdellatif Mekki a pointé du doigt le projet juilletiste du locataire de Carthage assurant que Kaïs Saïed était le seul coupable d'apostasie (En islam, le fait pour un musulman d'abandonner consciemment l'islam que ce soit au travers de ses paroles ou de ses actes, ndlr). Il a ajouté que le chef de l'Etat s'était retourné contre la démocratie. « Il aurait dû tendre la main pour solutionner les problèmes et pousser la démocratie vers l'avant, mais il n'a fait que la saper », a-t-il indiqué dans une intervention sur les ondes de la Radio nationale.
« Il n'a point d'arguments, il n'a pas de projet convaincant, son public ne cesse de régresser et les forces politiques qui l'entouraient l'ont délaissé. Le vide qu'il ressent, il le convertit en violence dans ses discours contre ses opposants », a-t-il ajouté soulignant que Kaïs Saïed n'a pas le droit d'imposer son projet personnel au peuple.
Le politicien a dénoncé le format de dialogue que le président de la République veut imposer affirmant que les invitations au dialogue qui lui ont été adressées ne sont qu'une simple courtoise et dans l'intérêt suprême du pays.