L'ancien ministre de la Santé et ancien dirigeant nahdhaoui, Abdellatif Mekki, a accusé, jeudi 23 décembre 2021, le président de la République, Kaïs Saïed, d'avoir pris l'Etat en otage. Invité de l'émission Houna Tounes sur Diwan FM, il est revenu sur la machine qu'a enclenché Kaïs Saïed depuis le 25-Juillet réitérant que le chef de l'Etat s'est, par ses décisions, accaparé tous les pouvoirs. Critiquant la campagne explicative du président de la République, il a dénoncé un manque de respect de Kaïs Saïed envers le peuple. « S'il a des idées qu'il les exprime (…) Le peuple sait tout et sait faire le bon choix lors des élections », a-t-il lancé appelant le président de la République à cesser son attitude hautaine et sa prétention de détenir la vérité absolue.
Revenant sur le mouvement d'opposition au pouvoir en place qu'il vient de lancer – « Tunisiens pour la Démocratie » – Abdellatif Mekki a souligné que cette initiative exigeait du président de la République d'annuler le coup d'Etat quand lequel il a engagé le pays, de retourner à la Constitution et lancer un dialogue. « Nous n'avons guère revendiqué un calendrier car nous savons ce que sera la fin (…) Le calendrier n'a qu'un seul objectif pour Kaïs Saïed : gagner du temps », a-t-il déclaré. Le 13 décembre, le locataire de Carthage a décidé de perpétuer le gel des prérogatives du Parlement jusqu'à l'organisation d'élections anticipées. Mais avant ce suffrage, une consultation populaire sera organisée entre janvier et mars 2022. A l'issue de cette consultation, une commission sera constituée pour rassembler l'ensemble des résultats pour, ensuite, les transformer en un projet de constitution qui sera soumis à un référendum le 25 juillet 2022.
Le politicien a ajouté que Kaïs Saïed souhaiterait, par son calendrier, confectionner un Etat à sa guise soulignant que durant cette année qu'il s'est accordée il serait capable de faire tout ce dont il aurait envie en légiférant par décret. « Il pourrait même faire déchoir de leur nationalité tous ses opposants ! », a-t-il avancé.