Le président d'Afek Tounes, Fadhel Abdelkefi, a commenté, mercredi 17 mai 2022, la situation économique du pays et l'impact de l'annonce de la Banque centrale de Tunisie (BCT) de l'augmentation du taux directeur de 75 points pour lutter contre l'inflation galopante.
Invité de Myriam Belkhadi dans la Matinale de Shems FM du mercredi 17 mai 2022, il a laissé entendre que la décision de la BCT était une réponse erronée aux maux de l'économie nationale. Il a, dans ce sens, pointé du doigt « un problème de diagnostic » révélant un différend, entre les membres du gouvernement, sur les chiffres.
Soulignant la nécessité de communiquer la réalité de la situation au peuple tunisien, il a dénoncé l'ambiguïté des négociations avec le Fonds monétaire international (FMI) comme s'il s'agissait d'un « secret d'Etat ».
A ce sujet, Fadhel Abdelkefi a signalé que le gel des salaires et des recrutements au sein de la Fonction publique ne pourrait être appliqué et que la cession des entreprises publiques ne pourrait se faire expliquant que celles-ci ne pourraient être vendues en l'état et devraient d'abord être restructurées. « Personne ne pourrait, non plus, agir sur la révision du système des compensations compte tenu de la situation économique », a-t-il affirmé.
Il a réitéré l'importance de se poser les bonnes questions, notamment le rôle économique de l'Etat. « Il faut communiquer avec l'Union générale tunisienne du travail (UGTT) », a-t-il avancé précisant que le modèle économique de la Centrale syndicale pourrait être décliné à l'échelle de l'Etat tunisien.
Le politicien a, par ailleurs, condamné la violence du discours à l'adresse du secteur privé et l'administration tunisienne notant que ce discours était à l'origine de la paralysie de l'investissement. « La Tunisie est un petit navire manœuvrable. Il peut être transformé en deux ou quatre ans », a-t-il déclaré.
Interpellé sur l'évolution de la situation politique, il a réitéré sa déception de la démarche unilatérale du président de la République soulignant que le locataire de Carthage et son entourage souhaitent changer le pays à leur guise loin de toute stratégie participative, en référence à l'exclusion des partis politiques et plusieurs autres acteurs de la scène politique tunisienne.