Le président de la République, Kaïs Saïed a présidé, ce jeudi 19 mai 2022, le conseil des ministres consacré à l'examen d'un projet de décret pour la création d'une commission nationale consultative pour une nouvelle République, ainsi qu'un projet de décret concernant la convocation des électeurs pour le référendum. A cette occasion, le président de la République a affirmé que les préparatifs ont commencé depuis un certain temps de manière démocratique, soulignant que l'élaboration des constitutions passe par deux phases, la préparation et l'approbation. « La préparation a commencé avec la consultation électronique qui avait réussi malgré les obstacles qu'ils avaient mis. Par la suite, viendrait le rôle de commission nationale, dont nous allons discuter la composition et les prérogatives, sachant qu'il s'agit d'une commission consultative. Ensuite, le projet sera réalisé puis présenté au référendum. Il sera soumis par le président de la République au peuple, et c'est là, la phase de l'approbation », explique Kaïs Saïed.
Dans ce contexte, il ajoute qu'il s'appuiera sur le soutien populaire pour passer d'une Constitution qui allait faire exploser l'Etat de l'Intérieur, vers une autre qui exprimera réellement la volonté du peuple. « Avec la volonté du peuple et l'aide de dieu, ce sera une nouvelle République, basée sur des fondements solides. Elle garantira l'unité de l'Etat et sa continuité, ainsi que les droits des Tunisiens à une vie digne. Les textes ne sont pas une finalité en soi, mais les impacts réels de ces textes sont beaucoup plus importants ».
Par ailleurs, le chef de l'Etat a réaffirmé : « Celui qui craint la volonté du peuple, celui qui a essayé de nuire désespérément à la consultation électronique ne peut être qu'un ennemi du peuple. D'autre part, celui qui pleurniche à l'intérieur comme à l'étranger, ne croit pas la souveraineté de l'Etat, ni à celle du peuple. Ils essayent de falsifier les pensées, ce qui est plus dangereux que la falsification des résultats des élections et du référendum. Cependant, ils ont échoué à plusieurs reprises et ne peuvent plus se cacher. Ils ont dépensé les milliers de milliers en dinars et des milliards de milliards en devises. Ils ont échoué et leur perturbation en témoigne. Le dialogue sera ouvert aujourd'hui dans un cadre légal clair ».
Kaïs Saïed poursuit son discours en faisant de sa détermination à protéger la vraie liberté, et non celle formelle. « Nous sommes, également, déterminés à assainir le pays à travers une justice équitable. Multiples sont leurs dépassements qui sont passés sans sanction et dans l'impunité totale. Dans quelques jours, nous passerons du désespoir et de l'abattement à l'action et à l'espoir. Nous traverserons ensemble cette étape historique et décisive afin de concrétiser les revendications de notre peuple en terme de souveraineté et de liberté ».
« Nous allons examiner la convocation des électeurs au référendum à la date fixée. Nous allons œuvrer à ce qu'il se déroule dans les meilleures conditions. Nous allons réexaminer l'inscription des électeurs dans le Code électoral afin que la participation soit ouverte à tout le monde. Ceci est possible et faisable. Le but n'étant pas d'avoir des textes inapplicables, mais l'objectif est de permettre aux Tunisiens de pouvoirs s'exprimer ».
Au final, le président de la République a rendu hommage à la militante Maya Jeribi, décédée le 19 mai 2018, appelant les ministres à observer une minute de silence à sa mémoire.