Le député d'Attayar, Hichem Ajbouni, est revenu, vendredi 3 juin 2022, sur la campagne que son parti, Al Jomhouri, le Forum démocratique pour le Travail et les Libertés (Ettakatol), le Parti des travailleurs et le Pôle, comptent lancer pour « renverser » le référendum du président de la République Kaïs Saïed, prévu le 25 juillet. Cette campagne sera lancée samedi 4 juin par un sit-in de protestation devant le siège de l'Instance supérieure indépendante des élections (Isie). « La convocation au référendum ne comprenait pas le texte de la nouvelle constitution. Celle-ci devrait être dévoilée vers le 30 juin. Nous n'aurons donc que 24 jours (pour l'examiner). La démarche n'est pas rationnelle compte tenu des tensions dans le pays et de la situation économique catastrophique », a avancé M. Ajbouni au micro de Myriam Belkadhi dans la Matinale de Shems FM. Notant que « Kaïs Saïed a renversé Kaïs Saïed », il a rappelé que le président de la République avait déclaré – avant d'accéder à la magistrature suprême – que les référendums dans les pays arabes sont organisés autour des personnes et non des projets et qu'il souhaiterait voir un jour un référendum chuter. Il a ajouté, dans ce sens, que Kaïs Saïed avait changé depuis son entrée au palais de Carthage et pris des décisions contraires à ses déclarations antérieures à son élection. Interpellé sur la participation au référendum, Hichem Ajbouni a affirmé que le référendum serait largement boycotté. Il a dénoncé, dans ce contexte, l'absence de délibération publique autour de la nouvelle constitution et son impact sur le quotidien des citoyens. « On ne peut organiser un référendum sur toute une constitution. Il faut débattre des différents articles », a-t-il indiqué soulignant qu'une fois ce processus toléré chaque président viendrait imposer sa propre constitution. Revenant sur la solution à la crise actuelle, le député a avancé que le président de la République devrait d'abord annuler le décret 117 et le référendum pour retourner à la table du dialogue, sans exclusion aucune. « Ce processus ne pourrait continuer. Il nous faut des élections législatives et présidentielle anticipées. Nous n'allons pas réinventer la roue », a-t-il souligné.