Le député et chef du bloc parlementaire du mouvement Ennahdha, Imed Khemiri a considéré que le pouvoir en place essayait sans cesse de tenir le parti islamiste responsable de fausses accusations et d'enquêtes inventées de toutes pièces. « Nous considérons qu'il s'agit de tentatives s'inscrivant dans le cadre de la poursuite du coup d'Etat, du renforcement de la monopolisation des pouvoirs et de l'intimidation de l'opposition », a-t-il dit. S'exprimant durant une conférence de presse tenue vendredi 24 juin 2022, Imed khemiri a affirmé que la crise économique s'était aggravée et que la Tunisie est en train de s'effondrer. Il a souligné l'intention du chef de l'Etat, Kaïs Saïed, de monopoliser les pouvoirs. Il a rappelé que le référendum du 25 juillet 2022 portera sur un projet de constitution n'ayant pas encore été publié. Il a affirmé que la révocation de 57 magistrats par décret présidentiel résulte de leur refus de se soumettre aux instructions du pouvoir exécutif, assurant que kaïs Saïed ne cherchait pas à lutter contre la corruption et l'épuration de la justice, mais à l'intimider. « La dictature opère à travers les procès médiatiques. On cherche à faire du mouvement Ennahdha et des autres forces de l'opposition l'objet d'un procès médiatique nous rappelant le temps de la dictature. La conférence de presse du ministère de l'Intérieur d'aujourd'hui est une pièce de théâtre de très mauvais goût… Elle vise à prouver des liens inexistants entre Ennahdha et certaines affaires… Nous appelons à connaître l'identité des personnes impliquées dans la tentative d'assassinat visant le président de la République… Nous tenons à mettre en garde contre l'implication de l'institution sécuritaire dans les conflits politiques… Le pouvoir en place harcèle Ennahdha depuis juillet 2021 et il a échoué à prouver un quelconque lien entre Ennahdha et des affaires de corruption, malgré la monopolisation des pouvoirs », a-t-il déclaré. Imed Khemiri a rappelé l'affaire de Noureddine Bhiri et a assuré qu'il s'agissait d'un kidnapping n'ayant abouti à rien. Il a considéré que les propos insinuant l'implication d'Ennahdha dans des affaires de corruption ou touchant à la sécurité de l'Etat allaient se multiplier à l'approche du référendum. Il a considéré que l'arrestation de l'ancien chef du gouvernement Hamadi Jebali s'inscrivait dans ce cadre-là, assurant que cette tentative était vouée à l'échec.
De son côté, la présidente du bureau juridique du mouvement Ennahdha, Zeineb Brahmi a, également, affirmé que la conférence de presse du ministère de l'Intérieur servait à monter des affaires de toutes pièces. Elle a estimé que cette conférence visait à justifier la détention illégale de Hamadi Jebali. Elle a, aussi, déploré l'arrestation de journalistes, d'étudiants et de militants. « Organisons, donc, des interrogatoires devant les caméras et les Tunisiens… Qu'ils révèlent leurs sources. Que le peuple sache qui sont leurs informateurs… La source en elle-même est erronée, que dire alors de la fiabilité de l'information ? Nous sommes prêts à subir des interrogatoires publics… Des accusations portées à l'encontre de certains leaders du mouvement Ennahdha résultent de suppositions et d'interprétations. Il s'agit de dossiers vides… Il s'agit de tentatives visant à dissimuler l'échec du référendum et l'échec de l'autorité en place », a-t-elle poursuivi. Elle a considéré que Hamadi Jebali avait été kidnappé et transféré vers un lieu inconnu. Ceci a eu lieu, selon elle, sans justificatif puisqu'il n'a pas été convoqué par la justice. Elle a appelé le pouvoir en place à bien choisir ses sources et ses informateurs.