L'avocat et député Mabrouk Korchid a dénoncé la réaction du Club de Madrid qui a appelé à la libération de l'ancien chef de gouvernement et ancien dirigeant nahdhaoui Hamadi Jebali.
Le Club de Madrid – plus grand forum mondial d'anciens chefs d'Etat et de gouvernement démocratiques – a exhorté, dimanche, les autorités tunisiennes à respecter les valeurs démocratiques, le processus judiciaire, l'Etat de droit et à libérer Hamadi Jebali arrêté jeudi dernier dans le cadre d'une instruction judiciaire sur une affaire de blanchiment d'argent.
« Malheureusement, le Club de Madrid n'a pas exigé la libération du Premier ministre libyen Baghdadi Mahmoudi quand il a été emprisonné sur ordre de Hamadi Jebali, n'a pas appelé à ne pas le livrer et n'a pas condamné (l'affaire) (…) L'Etat de droit est la solution à toute époque et en tout. Son application ne doit pas dépendre des caprices des gouvernants », a écrit Mabrouk Korchid sur sa page Facebook. Membre du Club de Madrid – contrairement à Baghdadi Mahmoudi – Hamadi Jebali a livré à la mort le Premier ministre de Mouammar Kadhafi en juin 2012, considérant celui-ci un criminel. Incarcéré en Tunisie et réclamé par Tripoli, M. Mahmoudi a été extradé en Libye sur décision du dirigeant islamiste alors à la tête du gouvernement de la Troïka, en dépit de l'opposition de l'ancien président de la République, Moncef Marzouki.
Outre M. Marzouki, l'ancien président tunisien par intérim Foued Mbazaa s'était opposé à l'extradition de Baghdadi Mahmoudi et a refusé de signer le décret autorisant l'opération. L'affaire a été largement dénoncée par les organisations des droits de l'Homme nationales et internationales. Celles-ci avaient, également, manifesté leur refus pour l'extradition du Premier ministre libyen vers une Libye encore en proie au chaos de l'après chute de Mouammar Kadhafi.