Le mouvement islamiste Ennahdha a organisé, jeudi 7 juillet 2022, une conférence de presse, durant laquelle il est revenu sur plusieurs sujets d'actualité : le projet de constitution du président de la République, le référendum, le gel des avoirs de son chef Rached Ghannouchi et sa convocation devant le pôle antiterroriste, ainsi que l'annulation de plusieurs listes électorales du parti ayant remporté les législatives de 2019. Le député du parti, Imed Khemiri, a réaffirmé le rejet de son parti de l'ensemble de l'entreprise de Kaïs Saïed depuis son démarrage le 25 juillet 2021. Il a accusé le président d'avoir mis en œuvre une machine de gouvernance totalitaire en s'octroyant « les prérogatives d'un sultan » à travers le projet de constitution publié le 30 juin dans le Jort. Imed Khemiri a relevé, dans ce sens, la menace que représente ce projet de constitution où plusieurs principes et notions en lien avec la séparation des pouvoirs, la civilité de l'Etat et le rôle de ses institutions avaient été supprimés. Il a signalé, également, la tendance liberticide de certains articles mentionnés dans le projet de constitution de Kaïs Saïed en plus des références à l'islam. Qualifiant le document de « prémoderne et rétrograde » et considérant le référendum « illégal, émanant d'un putschiste », Imed Khemiri a réaffirmé le boycott de ce rendez-vous électoral prévu le 25 juillet.