« Si demain cette constitution entre en vigueur et qu'il arrive malheur à Kaïs Saïed, nous serons face à un vide politique dangereux ». C'est ce qu'a souligné, la présidente du Parti destourien libre (PDL), Abir Moussi, lors d'une conférence de presse organisée par le parti, jeudi 28 juillet 2022. Notant que le président de la République ne pourrait exercer ses fonctions conformément à la constitution qu'il a élaborée car il n'a pas prêté serment sur celle-ci, elle a exhorté le président de la République à ne pas publier la constitution dans le Jort et à appeler à organiser une élection présidentielle anticipée avant septembre.
Selon la présidente du PDL, le serment non-renouvelé du président de la République sur sa propre constitution impliquait une vacance à la présidence de la République. Kaïs Saïed ne pourrait, en effet, renouveler son serment en l'absence d'un parlement.
Abir Moussi a réitéré le rejet de son parti à tout processus électoral et système mis en place par Kaïs Saïed rappelant les nombreuses dérives commises lors du référendum que le PDL a boycotté. Elle a accusé, dans ce sens, Kaïs Saïed de « fraude à la volonté du peuple ».
Elle a fait savoir, par ailleurs, que son parti poursuivrait son sit-in de la colère en signe de rejet à la constitution de Kaïs Saïed qui consacre, selon ses dires, l'autocratie et l'oppression du peuple tunisien. La présidente du PDL a souligné que son parti était prêt, encore une fois, à tendre la main à toutes les forces vives du pays pour s'engager, via une charte politique consensuelle, dans une mobilisation générale pour « rectifier la trajectoire ».
Elle a annoncé, également, que son parti travaillerait en premier sur l'annulation de la constitution de Kaïs Saïed au prochain parlement et adopterait le draft élaboré par le doyen Sadok Belaïd pour lancer la rédaction d'une nouvelle constitution pour la Tunisie dans le consensus et sous l'égide des institutions légitimes de l'Etat.