Le comédien tunisien, Lotfi Abdelli s'est retrouvé depuis quelques jours dans une situation assez délicate. Au cours de l'un de ses spectacles, des policiers ont tenté de forcer l'arrêt du spectacle et ont considéré que ce dernier portait atteinte aux symboles de l'Etat. La tension est montée d'un cran et le comédien s'est retrouvé dans l'obligation d'annuler ses dates. Dans une vidéo publiée le 17 août 2022, Lotfi Abdelli a annoncé qu'il comptait mettre fin à sa carrière en Tunisie. « Je ferme mon clapet. Je ferme ma gueule. Il ne s'agit plus ni de libertés, ni de faire rire, ni de vannes sur scène. Il s'agit d'une question de vie ou de mort. Quand tu es menacé et insulté tous les jours par une petite mafia légale qui porte des armes... Je ne parle pas de toute la police... Je parle d'une petite mafia qui fait la loi... qui te harcèle... qui te menace en toute impunité... Je quitte ce petit jeu pourri qui peut me coûter la vie... J'ai peur. J'ai peur pour ma famille... Je ne monte plus sur scène... Je vends tout ce que j'ai : ma maison, mon café, mes voitures, mes restos, tout ! Toute personne intéressée peut me contacter par messagerie privée... Je n'ai pas les moyens de me battre contre ces gens », a-t-il ajouté.
En effet, le comédien a dû faire face à plusieurs menaces. Des figures et adhérents des syndicats des forces de l'ordre s'en sont publiquement pris à lui. Il subit des menaces même sur les réseaux sociaux.
De son côté, le ministère de l'Intérieur, Taoufik Charfeddine et le président de la République, Kaïs Saïed, ont tous deux, à leurs propres façons, exprimés leur soutien à ce dernier. Le chef de l'Etat a appelé à limiter le travail syndical aux questions d'ordre social et à créer une seule structure syndicale regroupant l'ensemble des forces de l'ordre. Le ministère de l'Intérieur a de son côté annoncé la sanction de certains syndicalistes et l'entame de poursuites judiciaires. Cette réaction a été perçue comme une atteinte au droit et à la liberté syndicale par les forces de l'ordre. Certains ont refusé la proposition du président. Le secrétaire général adjoint du Syndicat des fonctionnaires de la direction générale des unités d'intervention, Nessim Rouissi a appelé Taoufik Charfeddine à se retracer et lui a affirmé qu'il ne restera pas éternellement à la tête de ce ministère.