L'ancienne députée, Fatma Mseddi, est revenue, mercredi 21 septembre 2022, sur les détails du dossier de l'envoi des jeunes tunisiens dans les zones de conflits, en Syrie et en Irak, entre autres.
Invitée de Hatem Ben Amara dans la matinale de Jawahara FM, elle a assuré que le dossier qu'elle avait constitué et présenté aux autorités sécuritaires contenait plus de deux cents pages. Le dossier inclut des rapports sécuritaires, financiers, des témoignages et des faits, selon ses dires.
Elle a ajouté que le dossier était réparti en quatre chapitres ; les campagnes de prêche, la sécurité, le financement et enfin le lien entre le dossier de l'envoi des jeunes tunisiens dans les zones de conflits et certaines attaques terroristes qui ont eu lieu en Tunisie.
L'ancienne députée a assuré que la Banque centrale avait fourni plusieurs rapports et analyses financières sur les financements des associations et organisations suspectes.
Concernant les faits reprochés à Rached Ghannouchi et autres dirigeants nahdhaouis, elle a évoqué leur responsabilité politique dans l'endoctrinement des jeunes, la protection de l'appareil sécuritaire parallèle et le financement. Plusieurs dirigeants nahdhaouis dont Rached Ghannouchi et Ali Laârayedh, ont été convoqués par la brigade anti-terroriste de Bouchoucha. Le leader du parti a été auditionné et relâché tôt dans la matinée de mercredi. Après son interrogatoire, l'ancien ministre de l'Intérieur a, lui, été placé en garde à vue dans la nuit de lundi à mardi.
Notant qu'elle craignait pour sa vie de par la sensibilité du dossier, Fatma Mseddi a assuré que les détails seraient dévoilés après la fin des investigations. Elle a ajouté que des personnes au plus haut sommet de l'Etat étaient impliquées. « Ce crime implique un Etat dans l'Etat », a-t-elle indiqué expliquant que tout un appareil minutieusement organisé travaillait sur ce crime. Elle a précisé, par ailleurs, qu'elle avait été auditionnée pendant douze heures le 27 février 2022 dénonçant le manque de soutien de la part de ses anciens collègues députés qui ont travaillé sur ce dossier au sein de la commission parlementaire chargée des investigations. « Celui qui dispose d'informations qu'il se présente devant les enquêteurs pour contribuer à dévoiler la vérité », a-t-elle ajouté.