Le Parti destourien libre (PDL) a donné, jeudi 13 octobre 2022, une conférence de presse, pour annoncer avoir adressé une correspondance au président de la République, Kaïs Saïed, exigeant la publication du projet de la loi de finances complémentaire pour l'année 2022 et du programme des réformes que le gouvernement est en train de négocier avec le Fonds monétaire international (FMI), avant le 15 octobre. Dénonçant le flou qui entoure ces négociations dont l'avenir de la Tunisie est tributaire, la présidente du parti, Abir Moussi, a accusé les organisations nationales – l'UGTT et l'Utica – d'être complices dans « ce crime commis contre le peuple tunisien ». Elle a souligné, dans ce même contexte, que Kaïs Saïed avait « peur de l'étranger » laissant entendre qu'il s'exécuterait aux conditions du FMI.
Notant que le FMI imposera ses conditions avant d'accorder un centime à la Tunisie, elle a signalé que la situation du pays serait pire après la signature de cet accord. « Ce que nous vivons n'est rien en comparaison avec ce qui nous attend », a-t-elle martelé indiquant que même les riches ne seront pas épargnés. « Il (Kaïs Saïed) imposera aux riches sa réconciliation pénale et nous nourrira du blanchiment d'argent », a-t-elle ajouté. Une délégation officielle tunisienne s'est rendue à Washington pour poursuivre les négociations avec le Fonds monétaire international. Ce dernier a, rappelons-le, exigé des réformes structurelles qualifiées de douloureuses pour la Tunisie qui souffre d'une crise économique qui nécessiterait une levée des subventions, la révision de la situation des entreprises publiques et le gel de la masse salariale. La délégation devrait, d'ailleurs, soumettre le dossier des grandes réformes envisagées dans l'espoir d'obtenir un nouveau crédit d'une valeur de quatre milliards de dollars.
