La députée et présidente du Parti destourien libre (PDL), Abir Moussi a considéré que la manifestation du 15 octobre organisée par son parti avait pour principaux slogans "La tasse a débordé" et "Il est temps d'agir". Elle a critiqué la dégradation de la situation économique et sociale des citoyens et des finances publiques. Moussi a mis l'accent sur la crise politique actuelle et a insisté sur le droit du peuple tunisien à choisir ses gouvernants, le système politique adopté ou de participer à la vie politique. Invitée le 28 septembre 2022 par Myriam Belkadhi sur les ondes de la radio Shems FM, Abir Moussi a considéré que le peuple tunisien avait la possibilité de mettre fin au processus entamé par le chef de l'Etat, Kaïs Saïed. Elle a indiqué que tous les partis politiques étaient invités à participer à la manifestation du 15 octobre 2022. La présidente du PDL a mis l'accent sur l'absence de mesures visant à garantir un Etat de droit, à réformer les secteurs de l'éducation et de la santé ou à pousser vers la croissance économique. Elle a assuré que la manifestation du 15 octobre sera pacifique et qu'elle pouvait assurer la sécurité des manifestants à elle seule et sans l'aide des forces de l'ordre. Abir Moussi a insisté sur les objectifs à caractère économique et social de la manifestation du 15 octobre. Elle a renouvelé l'invitation à l'ensemble des acteurs de la scène politique à l'exception du mouvement Ennahdha et de ce qu'elle a qualifié de dérivés de cette entité. Moussi a considéré que Kaïs Saïed appliquait un programme de destruction et que l'Isie était complice de ces crimes et faisait semblant de ne pas être au courant de la chose. Elle a rappelé que 75% des électeurs inscrits n'avaient pas participé au référendum du 25 juillet 2022. La députée a affirmé que le processus électoral était plein de fraudes et de dol. Elle a considéré que le projet politique du président de la République n'avait aucun lien avec les revendications du peuple tunisien. « Nous n'avons pas encore vu le président prendre des décisions au sujet des politiques générales de l'Etat conformément à la nouvelle constitution ! Où est la Loi de finances complémentaire ? Comment sommes-nous en train de gérer nos dépenses ? Selon le nouveau système électoral, le parlement sera formé au mois de mars... Nous n'avons pas de feuille de route ! Personne n'acceptera de négocier avec nous ! On nous parle de négociations avec le Fonds monétaire international sans nous fournir de détails à ce sujet... Le pouvoir en place ne pense qu'aux élections et au contrôle de l'Etat... L'UGTT met en garde contre les réformes... J'ai consulté la constitution du Califat en Iran... Il y a plusieurs points communs avec la nouvelle constitution... C'est ce que Kaïs Saïed cherche à faire en Tunisie sous l'illusion d'un régime présidentiel », a-t-elle ajouté.
Abir Moussi a considéré que le chef de l'Etat aurait pu facilement procéder à une épuration de la scène politique en démantelant le réseau associatif des islamistes. Elle a affirmé qu'il n'y a eu aucun changement et que la situation s'était aggravée. Moussi a rappelé que Kaïs Saïed n'était pas libre de faire ce que bon lui semblait et qu'elle remettait en cause sa légitimité. « Les décisions du prochain parlement sont illégitimes ! Celles prises par Kaïs Saïed aussi... La composition de l'Instance supérieure indépendante pour les élections est illégitime... Il n'a pas le droit de dire que c'en était fini des partis... La fuite en avant et le passage en force ne mèneront à rien... Il parle des importations de produits cosmétiques ! Quelle théorie ingénieuse ! Et les 80 milliards dépensés dans le cadre du référendum ? Il n'a aucune idée des solutions permettant de sortir de la crise », a-t-elle ajouté. La présidente du PDL a révélé qu'elle comptait entamer des manifestations et des sit-in devant le parlement dès la reprise des plénières et qu'elle s'opposera à toutes les décisions portant atteinte aux intérêts des Tunisiens. Elle a, aussi, sous-entendu que le gouvernement ne disposait pas des moyens nécessaires lui permettant de garantir les augmentations salariales. « Le gouvernement ne peut pas mettre en œuvre des réformes. Najla Bouden ne peut pas prendre de décision. Je l'appelle à faire face à KaÏs Saïed et à présenter au peuple tunisien la réalité telle qu'elle est... Je ne comprends pas comment elle peut participer à un processus portant atteinte aux droits de la femme et à son exclusion... Pourquoi a-t-on jeté l'éponge ? Le 1er octobre, je serais devant le ministère de la Femme afin de protester contre l'exclusion et les atteintes aux acquis », a-t-elle ajouté.