Le secrétaire général de l'Union générale tunisienne du travail (UGTT), Noureddine Taboubi a assuré que la centrale syndicale était une force de proposition et jouait un rôle essentiel dans la réforme de la situation politique et dans la transition démocratique. Il a affirmé que l'UGTT ne reculera pas face aux campagnes de diabolisation et d'incitations. Il a appelé le président de la République à procéder à un remaniement ministériel afin de sauver le pays de la crise économique et sociale à laquelle la Tunisie faisait face. A l'occasion de la commémoration du 70ème anniversaire de l'assassinat du syndicaliste et leader de l'UGTT et de la résistance tunisienne Farhat Hached, l'UGTT avait tenu, à la date du 3 décembre 2022, un grand rassemblement au palais des congrès. S'exprimant à cette occasion, Noureddine Taboubi a insisté sur l'attachement de l'UGTT aux valeurs humaines et syndicales, à la liberté, à la démocratie, aux droits humains et à la lutte pour la préservation des droits des travailleurs. Il a considéré que la Tunisie traversait une crise majeure. Il a considéré que le gouvernement de Najla Bouden était dépourvu de vision. Il manque de transparence et adopte un double discours. Noureddine Taboubi a considéré que le gouvernement optait pour les solutions faciles. Il s'attache, selon lui, à l'emprunt pour sortir de la crise reflétant ainsi un manque d'imagination et l'adoption d'une politique portant atteinte au dialogue social. Le secrétaire général de l'UGTT a affirmé que les nominations à l'échelle régionale, notamment celles des gouverneurs, reflétaient l'incompétence du gouvernement et généralisent l'échec. Il a estimé qu'un remaniement ministériel permettra de sauver ce qui restait à sauver. Il a mis en garde contre une crise majeure au niveau des finances publiques et a mis l'accent sur la hausse des taux de chômage et de pauvreté contre une baisse de la croissance économique. Le secrétaire général de l'UGTT a affirmé que le Fonds monétaire international (FMI) ne se souciait pas des acquis en matière sociale. Le citoyen lambda et le travailleur ne font pas partie, selon lui, des priorités du FMI. Il a, aussi, critiqué le manque de transparence au sujet de l'accord avec le gouvernement tunisien. L'UGTT a demandé à avoir plus d'éclaircissements à ce sujet mais le gouvernement n'y a toujours pas réagi. Noureddine Taboubi a critiqué la tenue d'élections législatives anticipées dans le cadre d'une constitution ne faisant pas l'objet d'un consensus national. La révision de la loi électorale, a-t-il ajouté, résultait d'une décision parachutée. Alors que les personnes présentes criaient : "Pas de légitimité du simulacre d'élections", M. Taboubi a considéré que celles-ci n'avaient ni goût ni couleur. Le secrétaire général de l'UGTT a rappelé les nombreux appels à la réforme lancés par la centrale syndicale mais, qui s'étaient heurtés à des attaques et à des campagnes d'incitations et de harcèlement.
« Permettez-moi de m'adresser à ceux affirmant que le système actuel avait remis l'UGTT à sa place. Ni ce système, ni celui qui l'avait précédé, ni même le prochain ne sont capables de remettre l'UGTT à sa place. Personne ne le peut ! A ceux qui parlent d'histoire, je leur dis : rappelez-vous ce que vous aviez fait en 1965 aux dirigeants de l'UGTT, en 1965 et en 1987... Les fils et filles de l'UGTT connaissent sa véritable valeur et la protégeront... Celui qui cherche à gouverner le pays doit d'abord lire son histoire. Malheureusement certaines personnes se sont retrouvées à la tête du pays de façon parachutée et par le fruit du hasard », s'est-il écrié.
Par ailleurs, Noureddine Taboubi a critiqué la politique du gouvernement en matière d'immigration. Il a évoqué le drame de Zarzis et a déploré l'acceptation du refoulement des Tunisiens en situation irrégulière à l'étranger et leur rapatriement. Il a assuré que les pays maghrébins refusaient de telles pratiques.
A noter que plusieurs organisations nationales et composantes de la société civile étaient présentes à cet événement. Nous pouvons citer à titre d'exemple l'Ordre national des avocats de Tunisie, l'Association tunisienne des femmes démocrates, le Forum tunisien des droits économiques et sociaux et la Ligue tunisienne des droits de l'Homme. Le syndicaliste et ancien secrétaire général de l'UGTT, Houcine Abbassi, faisait, également, partie des personnes présentes au Palais des congrès.