Dans une déclaration à Business News, vendredi 27 janvier 2023, le directeur général de l'Union Bancaire pour le Commerce et l'Industrie (UBCI), Mohamed Koubaa, a commenté les performances de l'établissement bancaire pour 2022. « Nous avons fait de belles réalisations cette année. Notre PNB a augmenté de 11% et les encours crédit ont nettement augmenté. Il s'agit là d'une volonté de la banque et d'un signal à nos clients : l'UBCI revient pour récupérer une place que la banque a perdu depuis une dizaine d'années », a affirmé M. Koubaa. Et d'ajouter : « Nous avons une place, un rôle à jouer et une mission à accomplir. L'UBCI est une banque doyenne en Tunisie, elle est là depuis 1962 mais réellement elle existe depuis 1894 ».
Le DG a poursuivi : « Cette année nous avons fait de bons chiffres conformément à la moyenne du secteur bancaire. J'aimerai en particulier commenter le niveau de risque. Nous avons un niveau de créances douteuses de 5,5% et un taux de couverture autour de 80%, ce qui veut dire que la banque, non seulement fait de bons chiffres, mais avec des fondamentaux qui sont très seins. Chose qui nous permet de mieux avancer ». Cela dit, le responsable considère que ce n'est pas suffisant : « Nous restons en deçà de ce que nous souhaitons faire et de la place que l'établissement bancaire doit avoir dans l'économie, notre part de marché avoisinant les 4% à 5%. Nous voulons être présents un peu partout, mieux servir notre cible, les corporates et la clientèle privée, et surtout être présents dans des secteurs vitaux pour l'économie, notamment les TPME étant la pierre angulaire de la croissance de demain ». Et d'avouer : « Nous avons beaucoup de difficultés pour aller dans ce domaine, à cause notamment de l'asymétrie de l'information, la fiabilité de l'information et les risques de l'écosystème dans lequel nous vivons ».
En outre, Mohamed Koubaa estime que les banques tunisiennes sont trop universelles et gagneraient à se spécialiser autour d'un axe ou d'un service, qui les distingue des autres. « Aujourd'hui, la concurrence est rude entre les banques et je ne pense pas que le seul moyen de se faire la part du lion soit de casser les prix. Il va falloir transformer cette concurrence en une valeur ajoutée à l'économie et justement être capable d'offrir des produits qui serviront à mieux accompagner l'économie tunisienne et nos clients et c'est ça le défi », a-t-il assuré. Interrogé sur l'accompagnement des entreprises tunisiennes à l'international, le DG a souligné : « Nous avons des lois, un contexte et un paradigme dans le pays qui ne sont pas propices pour accompagner comme on le souhaite les entreprises tunisiennes à l'étranger ».
Rappelons dans ce cadre que la banque a enregistré une hausse de 11,04% de son produit net bancaire (PNB) en 2022. Il est passé de 265,9 millions de dinars (MD) au 31 décembre 2021 à 295,24 MD au 31 décembre 2022, selon les derniers indicateurs trimestriels publiés par la banque. Les dépôts de la clientèle affichent une progression de 3,01% jusqu'à fin 2022 comparativement à 2021, avec un encours passant de 3,08 milliards de dinars à 3,18 milliards de dinars pour cette même période, grâce notamment à une hausse des dépôts d'épargne de 5,66%. L'encours des crédits à la clientèle a enregistré, quant à lui, une hausse de 13,70% pour atteindre 2,89 milliards de dinars.