Le président de la République, Kaïs Saïed a reçu, vendredi 10 février 2023, la ministre de la Justice, Leila Jaffel. Une rencontre au cours de laquelle le chef de l'Etat a abordé les sujets liés à « certaines affaires restées dans les tiroirs sans décision de justice pendant des années et à chaque fois qu'une date est fixée, le procès est reporté ». Un communiqué de la présidence de la République précise que Kaïs Saïed a évoqué la question de la commission mise en place pour le suivi des affaires d'assassinats des martyrs Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi. Le président a tenu dans ce sens à expliquer les motivations de la création d'une telle commission en ces termes : « Le cours normal de la justice n'exigerait pas la mise en place de telles commissions, mais malheureusement, cette affaire et bien d'autres sont restées pendantes en plus de la destruction de certains éléments de preuve et de documents. Le ministère public aurait dû engager des poursuites à l'encontre des auteurs de ces actes, qui sont des crimes commis pour en couvrir d'autres ». Le président de la République a ainsi réaffirmé le rôle imparti à la justice dans cette étape délicate que traverse la Tunisie, soulignant la nécessité de tenir pour responsables tous ceux qui ont commis des crimes sur un pied d'égalité : « Il n'est pas normal que des personnes ayant des dossiers établissant leur implication, avant même le verdict de la justice, restent impunies. Les preuves sont établies et il ne s'agit pas seulement de simples présomptions ». Kaïs Saïed a enfin indiqué que le peuple veut la reddition des comptes et que son attente n'a que trop duré. Il a assuré que le devoir sacré exige qu'une réponse à ses attentes légitimes soit donnée au plus vite.