Le juge à la retraite et avocat, Ahmed Souab, a mis en garde lors de son passage dans l'émission « Midi Show » avec Elyes Gharbi, jeudi 2 mars 2023 , contre le danger qui menace la liberté d'expression, un acquis de la révolution tunisienne, en soulignant que «la liberté de la presse est la mère des libertés». Ahmed Souab a abordé l'arrestation du patron de Mosaïque Fm, Noureddine Boutar, sans aucune accusation précise, considérant que le but de cela est de cibler la radio et de restreindre la liberté d'expression. Dans ce contexte, il a révélé avoir examiné le dossier de Noureddine Boutar et avoir été surpris de ne trouver qu'une seule feuille de douze lignes, constituant la base de la poursuite. Ce dossier indique que « Noureddine Boutar possède des biens immobiliers d'une valeur de sept milliards de dinars provenant, probablement, de transactions de blanchiment d'argent, d'exploitation de la chaîne et de son utilisation en dirigeant sa ligne éditoriale pour insulter les plus hautes autorités en vue de provoquer des troubles et de comploter contre la sécurité intérieure et extérieure de l'Etat ». Il a ajouté: «Je n'ai aucune relation avec Noureddine Boutar, et je ne l'ai rencontré qu'à deux reprises à la radio, mais après avoir examiné le dossier de l'affaire, je peux dire que Boutar est la façade et Mosaïque est le bâtiment, et la caisse qu'ils veulent est Midi Show». Revenant sur les dernières arrestations d'une manière générale, Ahmed Souab a considéré qu'ils «veulent porter atteinte à la presse pour passer ensuite à l'Union générale tunisienne du travail». Il a également critiqué les juges qui ont émis des mandats de dépôt dans les dossiers de complot contre la sûreté de l'Etat sur la base de « décisions préalables », soulignant que « ceux qui trahissent leur conscience et violent la loi seront un jour tenus responsables ». Et il a ajouté, ému : «Je n'aurai plus peur dès aujourd'hui, et la Tunisie compte toujours des femmes et des hommes. L'injustice que j'ai vue dans ce dossier, je ne l'ai jamais vue auparavant... Ô peuple, réveille-toi ! Celui qui a été injustement traité aujourd'hui, son tour viendra demain...».