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Une nouvelle République, avec Fatma Mseddi et les autres
Publié dans Business News le 15 - 03 - 2023

Fervent soutien du président Kaïs Saïed et du processus du 25-Juillet, Fatma Mseddi a décroché, après une campagne assez fantasque, un siège à l'Assemblée des représentants du peuple. Elle a réussi à rassembler 5668 voix à Sfax en prônant le renouveau et la rupture avec le passé. Culotté de la part d'une ancienne élue de Nidaa Tounes où elle avait été accueillie par un certain Sofiene Toubel, président du bloc parlementaire à l'époque.
Mais ça c'était avant ! Aujourd'hui la députée Fatma Mseddi va nous montrer le chemin du progrès et du développement pour notre pays sous la direction éclairée du président Kaïs Saïed. Mais il faut faire attention au zèle qui s'empare rapidement des soutiens du pouvoir. Quand la présidence de la République avait publié un communiqué honteux concernant les Subsahariens, l'élue de Sfax a immédiatement emboité le pas en publiant, sur sa page Facebook, une blague à caractère raciste de très mauvais goût.
Lors de la première séance plénière du parlement, la députée Fatma Mseddi a avoué être à l'origine de l'idée selon laquelle il serait opportun d'interdire l'accès de l'assemblée aux journalistes de peur qu'ils ne donnent une image tronquée de l'assemblée. La vice-présidente du syndicat national des journalistes tunisiens, Amira Mohamed, s'est occupée de lui remettre les idées en place concernant les journalistes et le fait que ni Fatma Mseddi ni personne d'autre n'avait le droit de juger du patriotisme de tel ou tel journaliste. Mais la démarche et la réflexion de Fatma Mseddi démontrent l'état d'esprit qui va régner au sein de cette assemblée censée rompre avec le passé. La nouvelle élue en question a fait le tour, pendant des années, de tous les plateaux possibles et imaginables en Tunisie. Mais en cela, elle n'innove pas. Beaucoup se font connaitre en parcourant les plateaux et en étant accrochés à leurs téléphones espérant le coup de fil d'un producteur pour ensuite se mettre à dénigrer les mêmes médias. Le plus triste c'est que certains médias continuent à leur offrir une tribune, mais c'est un autre sujet.

Fatma Mseddi a été élue en 2014 sur les listes du parti Nidaa Tounes arrivé premier lors des élections. Elle était en quatrième position sur la circonscription de Sfax 2. En janvier 2016, elle a choisi de quitter ce parti pour rejoindre le bloc parlementaire Al Horra du mouvement Machrouu Tounes fondé, à l'époque, par Mohsen Marzouk. Elle changera d'avis au bout de cinq mois pour revenir au sein de Nidaa Tounes pour y finir son mandat. Elle a pourtant les ressources nécessaires pour parler aujourd'hui de décennie noire, de terroristes et de parlement dévolu à Ennahdha. Pourtant, l'alliance entre Nidaa Tounes et le parti islamiste est loin, très loin, d'être un secret. A sa décharge, Fatma Mseddi était très éloignée des sphères de décision au sein de Nidaa Tounes, elle se contentait d'exécuter ce que les dirigeants décidaient. Pour une élue ayant fait partie du bloc parlementaire du parti au pouvoir depuis 2014, c'est gonflé de jouer aujourd'hui la repentie et la passionaria d'un processus politique censé rompre avec le passé.
Mais la blague ne s'arrête pas là. Dans le cadre du nouveau parlement, Fatma Mseddi s'est présentée au poste de vice-présidente de l'ARP. Au décompte, elle n'a récolté que sept petites voix. Elle a écrit à ce propos qu'elle était éloignée des arrangements. Elle a également ironisé en disant : « J'ai découvert finalement que seuls sept députés m'aiment, l'amour du peuple me suffit ». Elle a l'air d'être bien partie cette nouvelle République avec des élus qui parlent d'amour et qui prétendent être éloignés des arrangements. Quand, à une élection, on fait un score plus bas que celui d'une élection de chef de classe, il ne reste plus que le déni le plus basique comme refuge. Quand l'une des premières décisions que l'on suggère à un groupe de députés est d'interdire les médias dans l'hémicycle, le signal donné est clair. De son propre aveu, l'élue Fatma Mseddi a coordonné avec le pouvoir exécutif pour appliquer cette décision. Evidemment, elle ne donnera jamais avec précision l'identité de ce « pouvoir exécutif » avec lequel elle a « coordonné ». Censée pourtant représenter les intérêts des quelques cinq mille personnes ayant voté pour elle à Sfax, elle se fait le fidèle serviteur du pouvoir et donne, dès le début, les preuves de son allégeance et de sa soumission au pouvoir en place. La formation de Nidaa Tounes est passée par là, certainement. D'ailleurs, elle suit avec assiduité l'histoire de la tonne de diamants découverte au Sahel et que Ali Laârayedh aurait subtilisée, pour se rendre compte du sérieux de la dame.

Avec Fatma Mseddi et les autres élus, difficile de croire sérieusement à une quelconque rupture avec le passé. Un parlement composé d'anciens politiciens de rangs inférieurs, élu avec à peine 11% de taux de participation et privé de toute prérogative réelle ne peut en aucun cas prétendre à la construction d'une nouvelle République. Mais ça, évidemment, les élus ne le voient pas, tout contents qu'ils sont d'occuper des postes.


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