Le Front de salut national a indiqué, dans un communiqué publié ce samedi 18 mars 2023, que la démission soudaine de l'ancien ministre de l'Intérieur, Taoufik Charfeddine, quelles qu'en soient les raisons et les causes, montre que l'un des principaux piliers du régime s'est effondré en raison de l'intensification des pressions à l'intérieur et à l'extérieur et de son incapacité à gérer la crise sociale étouffante qui secoue le pays. « Taoufik Charfeddine représentait le fer de lance du régime face à la montée des voix opposées au coup d'Etat, et il portait la responsabilité d'instrumentaliser les services de sécurité dans la lutte politique entre le régime et ses opposants (…) dans ses discours il acculait les opposants les accusant de trahison, ce qui a poussé le Parlement européen, dans un précédent qui est le premier du genre, à le tenir personnellement responsable de la détérioration de l'état des libertés dans le pays et d'exiger la rupture de la coopération avec les ministères de la Justice et de l'Intérieur » a précisé le Front. Il a estimé que la nomination du gouverneur de Tunis pour succéder à Charfeddine à la tête du ministère de l'Intérieur indique que le régime n'a tiré aucune leçon de son échec et qu'il continue de fuir face à la crise politique et sociale qui fait rage dans le pays. Le leader du Front de Salut, Ahmed Nejib Chebbi a indiqué, hier, que le front avait entamé des concertations avec les familles des personnalités détenues afin d'observer un sit-in ouvert jusqu'à ce que le porte-parole du Tribunal de première instance informe l'opinion publique des motifs des arrestations et des faits reprochés aux détenus. En marge de la manifestation hebdomadaire du Front de Salut devant le théâtre municipal, Ahmed Nejib Chebbi a affirmé qu'il n'est pas possible d'attendre les quatorze mois de détention préventive pour découvrir par la suite qu'il s'agit de futilités ou que les détenus subissent des procès fictifs. "Nous appelons la justice à s'adresser au peuple, pour lui dire pourquoi des personnalités nationales de premier rang connues pour leur intégrité et leur droiture sont derrière les barreaux pour la troisième semaine consécutive". Le leader du Front de Salut appelle à ce que les prisonniers bénéficient de conditions de détention dignes, d'autant plus qu'il s'agit de prisonniers politiques et non de droit commun. Il assure que le sit-in ne sera levé qu'après la satisfaction des deux revendications majeures des familles des détenus.
