Les avocats, membres du comité de défense et membres des familles des personnes détenues dans le cadre l'affaire dite « de complot contre la sûreté de l'Etat », ont donné, mercredi 22 mars 2023, une conférence de presse pour rappeler leur lutte et la cause des personnalités opposantes arrêtées par le régime de Kaïs Saïed. L'avocat Samir Dilou a tenu à souligner, à cette occasion, que la justice commence à céder aux pressions, une donne qui préoccupe les avocats. « Ce n'est pas la première fois que la justice subit des pressions; mais nous avocats sentons que nous sommes sur le point de ne plus trouver une quelconque justice en face de nous. Les juges commencent à nous dire "nous avons des familles" et cette phrase est lourde de sens. Cela signifie qu'ils ont peur, que les pressions sont insoutenables et qu'ils veulent qu'on les laisse tranquilles (…) le porte-parole du Harak 25-juillet, se pavane dans les médias et affirme que d'autres arrestations vont suivre, voilà que nous aussi devant une justice parallèle, celle qui semble-t-il détient des sources dans le Parquet », a-t-il poursuivi. Samir Dilou a affirmé, que les prisonniers concernés ont confié à leurs avocats que des caméras ont été installées dans leurs cellules les filmant 24h/24. « On a installé des caméras dans leurs cellules, on les filme à longueur de journée et la nuit, on est dans le "Big Brother is watching you" ! Après on vient nous dire que cela a été autorisé par l'Instance de protection des données personnelles ! Jamais cela n'a été vu nulle part, des caméras ne sont jamais autorisées dans des chambres ! », a-t-il conclu, avant de lancer que le comité de défense ne trouvera le repos que « lorsque cette injustice sera levée ».
Il convient de rappeler que le référentiel relatif à la vidéoprotection publié par l'Instance nationale de protection des données personnelles (INPDP), énonce ce qui suit : L'installation de vidéoprotection dans les espaces privatifs de liberté ne se justifie que pour la protection et la sécurité des agents de police et des détenus et des personnes en garde à vue. Les lieux autorisés à installer la vidéoprotection sont : les abris de transport, les couloirs des visiteurs, les couloirs menant aux entrées des bâtiments pénitentiaires et centres de détention, les salles de réception, les salles d'attente, les espaces communs des détenus, les espaces dédiés au travail artisanal et au divertissement des détenus, les façades des bâtiments pénitentiaires et centres de détention. Par exception, et de manière limitative certains lieux sont autorisés à être filmés par vidéoprotection à condition que la visualisation se fasse qu'en temps réel et sans enregistrement vidéo : les chambres d'isolement, les détenus présentant des symptômes de maladie neurologiques ou psychologiques, les espaces de couchage et lieux destinés à interroger les détenus ou les prisonniers en garde à vue pour leur protection, les espaces réservés aux visites des détenus et leur entretien avec leurs avocats.